Balade le long du sentier Denecourt n°2.

Fort des Moulins, Croix du Calvaire et Tour Denecourt. Voir la carte du sentier sur Google map ici.

Ce sentier fut publié pour la première fois en septembre 1849 dans le guide Denecourt intitulé : « Délices de Fontainebleau, itinéraire d’une charmante promenade au débarcadère par le Calvaire et le Point de vue de la Reine des Bois. » La première version ne comprenait pas le passage à la Tour Denecourt, construite en 1851, la Roche Éponge n'avait pas été découverte et toutes les fontaines n'existaient pas encore. 

Le voyageur, après avoir visité le château, était invité à découvrir la forêt avant de rejoindre la gare. Pour cela, Denecourt propose aux touristes d'éviter la route de Valvins qui traverse Avon, route qu'il juge « détestable et puante », encombrée « d'une foule de voitures dont le moindre inconvénient est de vous aveugler de poussière. »

Le chemin de fer arrive à Avon en août 1849, c'est une révolution pour le tourisme local. Symbole du progrès industriel, le train est une véritable curiosité que ce nouveau sentier, avec ses différents points de vue, permet d'admirer. Denecourt propose dans son guide de poser : « un regard encore sur ce chemin de fer de Paris à Lyon, de l'Océan à la Méditerranée; sur cette voie encaissée dans nos charmants déserts, sur ces longues files de wagons qui se croisent et se succèdent presqu'à chaque heure, et qui semblables à de gigantesques boas, dont l'affreux sifflement vous effraie et vous avertit en même temps, n'apparaissent que pour fuir plus vite encore. »


Chapelle Notre-dame-du-bon-secours ou la Bonne Dame.



L’abbé Pierre Guilbert (1697-1759), dans son ouvrage intitulé : « Description historique des château bourg et forest de Fontainebleau », publié en 1731, raconte ainsi l’origine de cette chapelle :

« Le sieur Dauberon, gentilhomme ordinaire de Monsieur le Prince, et Capitaine dans son régiment, revenant joindre la Cour à Fontainebleau, vers la fin du mois de Novembre de l’an 1661, fur renversé par son cheval et trainé sur les cailloux depuis le sommet de la montagne du grand chemin de Melun, jusqu’au lieu de cet Oratoire et était dans un péril évident, lorsqu’ayant recours à la Sainte Vierge en qui il avait toujours eu une particulière dévotion, son cheval s’arrêta court sans l’avoir blessé. Ledit Sieur Dauberon en action de grâces, d’une si grande faveur, fit bénir l’année suivante 1662, une image de la Sainte Vierge, que le Sieur Durand, premier Curé de la Paroisse de Fontainebleau porta processionnellement l’après-midi du même jour et la posa sur un chêne en la place où le cheval s’était arrêté, avec une attestation en latin sur un parchemin de la présente histoire. Mais le chêne était tombé de vieillerie, ledit Grenet fit élever l’Oratoire qui subsiste aujourd’hui, où il y a très grand concours de peuple attiré par la dévotion qu’il a pour ce lieu ».


Mais l'abbé Guilbert n'est pas toujours une source historique très sûre. Le premier oratoire de Notre-Dame du Bon-Secours a été élevé aux frais d'un groupe d'habitants de Fontainebleau, comme l'indique un acte daté du 28 août 1690 et non par le curé Grenet. L’oratoire fut détruit sous la Révolution. En 1821, une chapelle est construite par les soins du curé de la ville, M. Philipeau, sur les plans de l'architecte du Palais M. Heurtaut. Auguste Luchet raconte avoir vu, un 20 avril, pour l'anniversaire des adieux de Napoléon en 1814, de vieux soldats, à genoux, priant la Sainte vierge : « Eux aussi avaient suspendu leur offrande de verdure et de fleurs aux modestes frises de l'oratoire champêtre ... touchante et craintive adoration ! Ces braves, devenus si doux après avoir été si terribles, n'osait pas prier Dieu pour le démon des batailles : c'était Marie qu'ils suppliaient, Marie la femme, Marie la mère, sans cesse demandant grâce et pitié pour tous. » La chapelle, classée monument historique en 1926, fut restaurée en 1864 par Napoléon III, puis de nouveau en 2015.

Le plafond est orné d’une peinture illustrant l’histoire du capitaine Dauberon, 
oeuvre de Merry-Joseph Blondel.

Grotte de Raffet (A).


Auguste Raffet (1804-1860) est un peintre, dessinateur et graveur, admirateur de Napoléon Bonaparte. Il participa, par ses illustrations, à la diffusion de la légende napoléonienne et illustra les grognards de la Grande Armée, la campagne d’Égypte, de Russie, la conquête de l’Algérie sous la monarchie de Juillet et la révolution de 1848.

 Portrait d’Auguste Raffet par Auguste Bry 1839. 
Fine Arts Museums of San Francisco.

« Le maréchal Ney à la redoute de Kowno », 
passage du Niémen, 1812. Musée du Louvre.

Grotte de la Ravine (B).


Inscription ancienne.



CALVAIRE  -  MONT - USSY
HIVER 1879 - 1880
PINS MARITIMES GELÉS

Grotte du Camée (C).


« C'est la grotte du Camée, ainsi nommée à cause d'une jolie petite figure sculptée là sous cet abri, en 1843, sans doute par un habile artiste, mais que certain mal-avisé a en partie mutilée en essayant de la voler ». Denecourt, 1868.

Carrefour de la Butte à Guay.



Le sentier des Hêtres.


Après la Grotte du Camée et le Belvédère de la Ravine (qui n'existe plus), le sentier remonte vers le nord en traversant le plateau de la Béhoudière pour rejoindre la Tour Denecourt. Autrefois c'était le sentier des hêtres, ces arbres ont tous disparu dans un incendie et furent remplacés par une pinède. Denecourt en avait baptisé les plus remarquables : Le Daudet, Le Chabert, Le Barye ... Les lettres D, E et F, aujourd'hui manquantes, correspondaient à ces arbres disparus.

Abri Louise (G).


Louise d’Orléans, (1812-1850) fille aînée de Louis-Philippe et reine des Belges de 1832 à sa mort.

Louise par Franz Xaver Winterhalter, 1841. The Royal Collection.

Abri de la Grand-Mère.

En référence à Louise Marie-Adélaïde de Bourbon (1753-1821), grand-mère de Louise d’Orléans. Elle épousa Louis-Philippe d’Orléans dit Philippe Égalité, qui vota la mort de Louis XVI et fut guillotiné à son tour le 6 novembre 1793. Surnommée la Veuve Égalité, elle fut emprisonnée et libérée en 1796. Après un exil en Espagne elle regagna la France en 1814. Elle ne verra pas son fils monter sur le trône en 1830.

Portrait par Élisabeth Vigée Le Brun, musée des beaux-arts de Marseille.

Grotte Adam-Salomon (H).

Samuel Adam-Salomon, (1818-1881) est un sculpteur et photographe, il passa son enfance à Fontainebleau et entra comme modeleur dans la manufacture de porcelaine de Jacob-Petit. Après une carrière de sculpteur, il découvrit la photographie à Munich grâce à Franz Hanfstaengl. Adam-Salomon ouvrit son studio à Paris en 1859 et devint membre de la Société française de photographies. Il réalisa les portraits de nombreuses personnalités de son temps, notament le Pape Pie IX. Adam-Salomon était très lié à Lamartine et au milieu républicain, c’était un ami de Denecourt et de Nadar. Une exposition intitulée : « Adam Salomon, photographe et statuaire » a eu lieu à Fontainebleau en décembre 2013. Voir notre article dédié à Adam-Salomon ici.

 Autoportrait, 1860. 
 
Deux œuvres d’Adam-Salomon, le médaillon ornant la tombe de Denecourt au cimetière 
de Fontainebleau et Némorosa, reine des bois, à voir un peu plus loin sur ce sentier.

La Tour Denecourt.


L'histoire de la Tour Denecourt, la plus considérable des créations du Sylvain, est racontée ici.

Vallée de Troubetzkoï.

La famille Troubetzkoï était propriétaire du château de Bellefontaine à Samois, et généreuse donatrice de la souscription Denecourt. Le prince Nicolas Troubetzkoï (1807-1874) fut un bienfaiteur de Samois, notamment lors de l’invasion prussienne de 1870, multipliant les démarches auprès du commandant Hagen pour éviter des exécutions d’otages et des réquisitions. En 1872, les samoisiens reconnaissants lui offrirent une statuette du Sacré Cœur de Jésus, retrouvée récemment par l’association Les amis de Samois et visible à l’église du village.

L’abri fut construit par Denecourt en 1852, il indique dans son guide : « La couronne et les initiales que vous voyez gravées sur l’épaisseur de ce grès, représentent en partie le chiffre de la noble étrangère à qui j’ai dédié ce lieu de repos champêtre. » La noble étrangère est Anna Troubetzkoï.

Fontaine du Touring Club de France.


À l’occasion de l’inauguration de la Fontaine du Touring Club, le dimanche 9 juin 1901, un déjeuner de 120 couverts fut servi sur l’esplanade de la Roche Éponge. Voici le menu préparé par l’hôtel du Cadran pour la somme de cinq francs :

Hors-d’œuvre
Saumon de la mare de Franchard, sauce verte
Jambon de sanglier d’Apremont, à la gelée
Galantine de poulardes aux truffes du Cul-du-Chaudron
Filet de bœuf à la Rosa-Bonheur
Salade de cristaux du Saint-Germain, à la Russe

Desserts
Cerises des Demoiselles
Biscuits de la Roche-Éponge
Fromages de la Queue-de-Vache
Dragées Touring-Club

Vins
Madère - Champagne
Café à la Barbizon
Liqueurs des Grands-Genièvres
Eau de la Fontaine du Touring-Club

Fontaine Désirée et son point de vue.


Désirée est le prénom de l’épouse du forestier Achille Marrier de Bois d’Hyver. Cette fontaine fut découverte en 1837 lors des travaux de la route de la Butte à Guay. Denecourt raconte que « c’était autrefois la fontaine des Acacias parce qu’elle était ombragée par des arbres de cette espèce. Son nom actuel est dù à une noble dame de Fontainebleau, qui a eu l’heureuse idée d’intercéder en faveur de cette fontaine dont les abords étaient devenus infréquentables par suite des travaux des carriers et de leurs décombres qui en obstruaient toutes les issues ». Restaurée par Denecourt en 1852, puis par Colinet en 1898.

Le poète Alexis Durand raconte dans son livre intitulé : « Indicateur de quatre promenades historiques et pittoresques dans la forêt de Fontainebleau » publié en 1851, l'anecdote suivante : « À la Fontaine-Désirée, le roi Louis Philippe, quand il venait à Fontainebleau, ne manquait pas de faire une petite visite : la première fois fut un jour heureux, sa famille était dans la joie. Les jeunes princesses folâtraient comme des enfants; elles plongeaient à l’envie, leurs petites mains blanches dans cette fontaine dont elles voulaient même boire l’eau, le prince de Joinville, leur frère, les en empêcha. La dernière fois fut un jour funeste : la famille royale, après être venue ici, rentrait au Palais, quand un assassin, Leconte, aposté dans le parc, tira deux coups de feu sur Louis-Philippe sans l’atteindre ».

Roche gravée.

Fontaine Dorly.


« Cette fontaine, qu’en 1852 j’ai fait construire sous le banc de grès d’une ancienne carrière, après avoir fait creuser profondément pour réunir, dans les rigoles ou caniveaux, les larmes qui s’échappaient de côté et d’autre, est la plus précieuse qui se trouve dans nos promenades, vu que son eau est coulante et à l’abri de toute souillure, et ne tarit jamais ». Denecourt, 1868.

Dorly était négociant à Paris, conseiller municipal à Fontainebleau, un des premiers et des plus généreux souscripteurs de l'œuvre de Denecourt. La fontaine fut restaurée en 1898 par Colinet. En face de la fontaine se trouvait une buvette aménagée dans un monceau de pierrailles issu des carrières abandonnées, on y vendait de la bière, de l’orangine et quelques babioles, souvenirs de la forêt. Autrefois, sur la paroi de grès, étaient tracés au charbon les vers suivants :

Fontaine, de ta parure
J’aime la simplicité,
J’aime ton onde si pure,
J’aime ta sévérité

12 - Roches du Père Mathew.


Sur la numérotation pour désigner les curiosités des sentiers, Denecourt s'explique ainsi : « Outre les marques indiquant en certains  endroits les chemins qu’il faut préférer, nous avons également figuré cà et là des chiffres et des lettres au moyen desquels nous signalons, soit un point de vue, soit un vieux chêne, soit une curieuse roche … » Dans la dernière édition de son indicateur, puis dans les guides Denecourt-Colinet, la numérotation est abandonnée, seules les lettres de l'alphabet sont utilisées et le sont toujours. Ce « N. 12 » est donc une véritable relique des temps héroïques où Denecourt inventait les sentiers de la forêt.

Cette roche est mentionnée dans la 16e édition du guide Denecourt, daté de 1856 : « En quittant la fontaine Dorly, le sentier se poursuit entre les débris entassés et murés de la carrière, où bientôt vous allez vous trouver dans l'endroit le plus solitaire de ces agrestes ruines dont les grès, coupés à pic et ombragés par des ronces et des pampas divers, offrent l'aspect d'une lugubre Thébaïde ... surtout en passant près les N. 11 et 12, désignant les roches du Père Mathew ». Theobald Mathew (1790-1856), est un prêtre Capucin à l’origine des premières associations d’abstinence à l’alcool en Irlande.

 Monument hommage au père Mathew, Cork, Irlande.

Fontaine Isabelle.


Fontaine construite et nommée par Denecourt en 1866, puis restaurée par Colinet en 1893. Isabelle est le prénom de la fille de Georgine et Samuel Adam-Salomon. Le couple était des amis chers à Denecourt, voir plus loin la Grotte de Georgine. Isabelle est née à Paris le 14 janvier 1852, elle décède dans la même ville en mars 1927, à l'âge de 75 ans.  Elle fut inhumé le 9 mars 1927 au cimetière de Montmartre. Isabelle épousa en 1868 l'avocat Armand Adam demeurant 17, boulevard des Batignolles à Paris. Armand Adam, membre de la Ligue d'union républicaine des droits de Paris, pris part à la Commune de Paris. Son frêre Edmond fut préfet de police, puis député et enfin sénateur républicain.
 
Isabelle Adam-Salomon photographiée par son père Samuel Adam-Salomon.

Dans son livre intitulé « Monuments, croix et fontaines de la forêt de Fontainebleau. », publié en 1895, Charles Colinet écrit à propos de la Fontaine Isabelle : « En 1893, année sèche par excellence, je me suis rendu compte que, du 1er juin au 30 octobre, son débit variait de 1440 à 240 litres en 24 heures, soir une moyenne pour 5 mois d’été de 840 litres, disons 1000 litres pour l’année. C’est donc depuis 32 ans qu’elle coule (11680 jours), un volume d’eau de 11 millions 680 mille litres que le réservoir, dont elle est l’émissaire, a élaboré dans ses profondeurs mystérieuses. Et, choses tout à fait remarquable, c’est que toute cette eau sort d’un plateau sableux, troué, bossué, remué sur toute sa surface. Il m’a semblé que cette constatation avait aussi sa petite dose d’interêt. Le volume d’eau que débite cette fontaine aurait pu être facilement doublé, car, en 1893, en creusant le sol pour établir une canalisation souterraine destinée à écouler le trop-plein; mes ouvriers mirent à découvert une cavité très étendue dont la voûte filtrait goutte à goutte les eaux qui l’alimentaient, ces goutelettes étaient mêmes si abondantes, qu’ils ne purent s’y tenir que revêtus de vêtements imperméables. Si j’avais eu des ressources suffisantes, je me serais fait un plaisir de capter toute cette eau qui se perd actuellement dans le sable, et mon Dieu, qui sait, j’aurais peut-être fait surgir en face la Roche-Eponge, une nouvelle fontaine qui aurait été cascader dans la vallée … et apporter son contingent au nouveau réservoir des eaux de la ville !!! » Dans la 21e édition du guide Denecourt-Colinet, vers 1885, le second Sylvain nous dit : On pourrait appliquer à cette modeste fontaine la strophe suivante d’une Harmonie poétique de Lamartine, intitulée la Source dans les bois :
J’entends la goutte harmonieuse,
Tomber, tomber et retentir,
Comme une voix mélodieuse
Qu’entre-coupe un tendre soupir !

Roche et grotte aux visages.


La Roche Éponge.

« Cette roche, étrangement remarquable et à laquelle on a déjà donné tant de noms, tels que la roche Éponge, le Madrépore, le Polypier, la Morille, l'Ossuaire, La Sans-Pareille, je l'ai nommée la roche du Cinq-Mai ». Denecourt, 1868.

Denecourt nous dit avoir découvert cette roche aux formes étonnantes, au milieu des débris d’une ancienne carrière du Fort-des-Moulins, le 5 mai 1866. Date symbolique par excellence pour cet ancien bonapartiste, Napoléon est mort à Sainte-Hélène, sur ce roc où l'avaient cloué les rois, le 5 mai 1821. La nouvelle de la mort de l’Empereur parvint en France vers la fin de septembre, le poète Béranger écrivit alors une chanson intitulée : Le cinq mai.

Dans la France de la Restauration, la chanson connut un succès instantané. « Ce chant le Cinq mai vint un peu troubler la joie qu’avait inspirée dans les cours de l’Europe la mort de l’homme immense dont le nom, bien qu’étouffé par le bruit des vagues de l’Océan, était encore un épouvantail pour des rois tant de fois vaincus. Pour la France il était, quoi qu’on en ai dit, une espérance. »
Mémoires authentiques sur Béranger par M.C. Leynadier, 1859.

La Roche Éponge devient vite une attraction touristique et une buvette y fut exploitée jusqu'en 1940. Vers la fin du XIXe siècle, la municipalité de Fontainebleau envisagea de transporter cette roche dans le centre-ville, le projet fût vite abandonné, la roche pesant plus de 50 tonnes !


Monsieur Denoyer, surnommé le Père-la-Tuile, fut le premier gardien de la Roche Éponge et de la Fontaine Isabelle. D'après Charles Colinet, ce brave homme que les enfants adoraient, se permettait de taquiner la Muse. Il chantait et vendait ses poèmes imprimés aux promeneurs qui venaient se désaltérer à sa buvette. Denecourt lui rend hommage : « Ne voulant pas être injuste, disons que le sieur Denoyer a contribué de ses soins et de sa peine à embellir ce but de promenade, chose que la plupart de ses confrères de la forêt sont loin d'imiter ; et pourtant ils savent bien que ce serait dans leur intérêt ». Le successeur du Père-la-Tuile, un nommé Fréring, affectionnait particulièrement la Fontaine Isabelle, aussi, ne manquait-t-il jamais d’y conduire les touristes et de leur dire avec son accent alsacien : « venez voir cette fontaine si belle, si renommée, connue du monde entier, c’est effrayant ce qu’elle est cholie. »

Buvette de la Roche Éponge au début du XXe siècle.

La forêt te gardait ignoré en son sein !
Rocher ! tu reposais dans une ombre éternelle ;
Mais il te découvrit, et le touriste enfin
Peut venir admirer une beauté nouvelle.

Oh ! penche tes rameaux tristement vers la terre,
Chêne planté par lui garde son souvenir.
Hélas ! quand reviendra la saison printanière,
Ses yeux ne verront plus tes feuilles reverdir.

Et vous, petits oiseaux, qui près de lui, sans crainte,
Accouriez, à sa voix, pour manger dans sa main,
Cessez vos chants joyeux, et donner une plainte
Au vieillard qui, l’hiver, vous partageait son pain.


Albertine Grizery, hommage à M. Denoyer, dit le Père la Tuile.
Publié dans l'Abeille de Fontainebleau, le 23 février 1900.




Borne altimétrique

Tout à côté de la Roche Éponge, sur une paroi de grès, on peut voir un repère altimétrique, gravé par Charles Colinet en 1901, indiquant que nous sommes à 138 mètres 64 centimètres et 2 millimètres au dessus du niveau de la mer.

Épine-vinette.

Le Vinettier ou l’Épine-vinette, Berberis vulgaris, est un arbuste qui a quasiment disparu. Les baies vertes sont employées avec les sauces piquantes et les viandes rôties, les fruits rouges se cuisent en confiture et les feuilles rappellent le goût de l’oseille. L'Iran est le principal producteur et consommateur de baies séchées d'épine-vinette.

Grotte et Roche Colinet.

Cette grotte fut mise au jour en 1899 par Charles Colinet (1839-1905), ancien fonctionnaire des Ponts et Chaussées, disciple de Denecourt, voir sa biographie dans l'article sur le Cuvier Châtillon. Le 27 mai 1900, lors d’une cérémonie en l'honneur du second sylvain, furent placés sur le rocher au-dessus de la grotte, deux médaillons en bronze : Un portrait de Colinet œuvre du peintre et sculpteur Léon Gausson, un sonnet d'Adolphe Retté (1863-1930), poète et écrivain. Adolphe Retté rédigea plusieurs ouvrages sur Fontainebleau, son château et sa forêt. En 1906, il se convertit au catholicisme après avoir reçu une révélation en forêt, voir la biographie que je lui consacré ici.



« Je ne terminerai pas ce trop long discours, sans évoquer ici le souvenir de mon vieil ami Denecourt, dont je vois l’âme sylvestre me sourire, tout là-bas, derrière le bouleau et applaudir à la belle fête qui nous réunit en ce jour, au sein de la splendide forêt qu’il aimait tant. Qu’il ait, ce bon ami, la plus large part en ce jour d’allégresse, car, il ne faut pas oublier que ce fût lui l’initiateur de la séduisante forêt, ce furent les promenades que nous fîmes ensemble que me firent aimer toutes les merveilles divines qui nous entourent, ce fut lui en un mot, qui m’initia à la charmante et pittoresque géographie qu’il avait créée, géographie sereine et tranquille qui, comme l’a si bien dit mon camarade Louis Létang, "vous conduit par la main, sans souci, sans préoccupation, car on sait qu’on est toujours dans le bon chemin, qu’on ne s’en écartera pas, et que l’on verra les vieux chênes séculaires aux noms capétiens, les grottes fameuses, les fontaines chantantes, les belvédères renommés, et on se sature, on se grise de toutes les beautés intimes de cette merveille du monde, qui est la forêt de Fontainebleau". Puis, on revient le soir au gîte, harassé de saines fatigues, ravi de l’œuvre des Sylvains, source de paix du cœur, de joies profondes et de virile santé, et l’on remercie du fond de l’âme le bon Génie qui a nom Denecourt qui eut le premier, l’idée de faire connaître, de démocratiser, pour ainsi dire, la forêt de Fontainebleau. » Charles Colinet, 27 mai 1900.

À droite, détail d'une carte postale ancienne avec Charles Colinet (en pied) et Adolphe Retté.

Passant, arrête-toi, contemple le Sylvain
Qui t’offre la forêt de songe et de mystère,
Unis ta voix au choeur des aînés de la terre:
Le hêtre, le bouleau, le grand chêne et le pin.
Ces sentiers sinueux où fleurit la bruyère,
Il les trace, il les ouvre à ton pas incertain,
Les genêts d’or lui font un nimbe de lumière
Et les grés assouplis tressaillent sous sa main.
Par lui la source chante et la grotte profonde.
Tandis qu’au seuil les faunes roux mènent leur ronde
Attire le rêveur en son obscurité.
Or voici : les amants de la forêt sauvage,
En l’honneur du Sylvain révélant sa beauté
Sur ce roc sourcilleux ont placé cette image.

Adolphe Retté - Mai 1900.

Rocher Oudry (I).


Jean-Baptiste Oudry (1686-1775) a peint le portrait, l'histoire, les chasses de Louis XV, le paysage, les animaux, les fruits, les fleurs, il a fait du pastel et gravé à l'eau-forte. Entre 1731 et 1746, il compose 9 cartons pour des tapisseries qui doivent illustrer les chasses royales pour le château de Compiègne, dont le cerf aux abois dans les rochers de Franchard.

 « Bois bizarre d'un cerf pris par le roi, à Fontainebleau au mois d'avril 1742 »
Portrait de Jean-Baptiste Oudry par Jean-Baptiste Perronneau, 1753, Musée du Louvre.

‪« ‬Chasse au sanglier‪ » dessin d'Oudry, ‬Musée de l’Ermitage.

Roche du crâne.



Rocher Le Guay (J).


André-Pierre Le Guay, dit de Prémontval (1716-1764), est un philosophe et mathématicien du Siècle des Lumières. Converti au protestantisme, en rupture avec sa famille, il décida de consacrer sa vie à l’étude des sciences. Il s'établit à Paris sous le nom de Prémontval et dispensa des cours publics de mathématiques qui connurent un grand succès. Épris d’une de ses élèves, la jeune Marie Anne Victoire Pigeon, le voilà père sans être marié. Pour éviter le scandale, les amants durent fuir la France et commencer une vie d’errance à travers l’Europe. C’est grâce à Maupertuis que la situation du couple s’améliora, ils s’installèrent à Berlin et Pierre-André fut reçu en 1752 à l'Académie des Sciences et Belles-Lettres de Prusse. Sa vie et sa philosophie inspirèrent à Diderot une scène de Jacques le Fataliste. Monsieur Le Gay, officier de l’Université et ancien proviseur du Lycée Bonaparte à Fontainebleau, était un ami de Denecourt et poète à ses heures. C'est une autre explication au nom de ce rocher.


Le Cœur de Prémontval.

Passage du Rocher Cauthion (K).


M. Cauthion, avoué d’une étude notariale et adjoint au maire de Fontainebleau, M. Guérin, élu maire une première fois de 1843 à 1852 puis de 1858 à 1878. M. Cauthion participe pour la somme de 35 francs à la souscription Denecourt ouverte le 1er septembre 1850.

Rocher Orloff (L).

Nikolay Alexeyevich Orlov (1827-1885) est un officier de l’armée russe. Après avoir été blessé pendant la guerre de Crimée, il embrasse une carrière diplomatique et devient ambassadeur de Russie à Bruxelles, Paris et Berlin. Son père est le prince Alexis Fyodorovich Orlov (1787-1862), militaire russe qui combattit Napoléon de 1805 à 1815. C’est en son honneur que le cuisinier français Urbain Dubois inventa la fameuse recette de rôti de veau « Orloff ». Nicolas Orlov épousa Catherine Troubetzkoï, fille de Nicolas Troubetzkoï, propriétaire du château de Bellefontaine à Samois. Catherine était une amie proche de Bismarck, elle s'éteignit en 1875, à l’âge de 35 ans. Orlov fut l'un des promoteurs de l'Alliance franco-russe, il milita pour l’abolition des punitions corporelles au sein de l’armée russe et obtint leurs abolitions. Son cousin, Gregori Orlov, est l’auteur d’un livre intitulé Voyage dans une partie de la France, publié en 1824 et qui décrit le paysage de la forêt de Fontainebleau comme « d’immenses chaînes de rocher de grès imprimant un mouvement qui ne les rend que plus pittoresques … » Nicolas Orlov est mort à Bellefontaine, comme sa femme Catherine et son beau-père, tous enterrés au cimetière de Samois-sur-Seine.

 Gravure tité de « l’Histoire de France populaire » par Henri Martin.

Rocher Charles Leconte de Lisle (M).


Charles Marie René Leconte de Lisle (1818-1894) est un poète français considéré comme le chef de file du mouvement « parnassien ».

Ô forêt ! Ce vieux globe a bien des ans à vivre ;
N’en attends point le terme et crains tout de demain,
Ô mère des lions, ta mort est en chemin,
Et la hache est au flanc de l’orgueil qui t’enivre.

Sur cette plage ardente où tes rudes massifs,
Courbant le dôme lourd de leur verdure première,
Font de grands morceaux d’ombres entourés de lumière
Où méditent debout tes éléphants pensifs ;

Comme une irruption de fourmis en voyage
Qu’on écrase et qu’on brûle et qui marchent toujours,
Les flots t’apporteront le roi des derniers jours,
Le destructeur des bois, l’homme au pâle visage.

Poèmes barbares, 1862.

Peinture de Jean-Francois Millet - Photo d’Eugène Pirou.

L'hippopotame.


La petite Kabylie.



Roche Tavernier (N).


Paul Tavernier (1852-1943) est un peintre cynégétique, fondateur en 1907 de l’Association des Amis de la Forêt de Fontainebleau.

Médaillon du Comte Louis-Alexandre Foucher de Careil.


Dû au sculpteur Ernest Dubois et inauguré le 25 mai 1907, en l’honneur de ce sénateur qui avait proposé en 1876, l'extension des réserves artistiques de la forêt de Fontainebleau. Sénateur de Seine-et-Marne sous la IIIe République, écrivain et philosophe, Foucher de Careil (1826-1891), siégeait au centre gauche de la Chambre haute. Il proposa d'augmenter de 1000 hectares la série artistique placée en dehors de tout aménagement.

Rocher et médaillon de Némorosa.

Ce médaillon en fonte, scellé en 1849, est l'œuvre du sculpteur Adam-Salomon. Ce profil féminin perpétue une légende médiévale inventée de toutes pièces par le poète et menuisier Alexis Durand et publiée dans le guide Denecourt de 1849. Au début de l'été 1360, le terrible Prince Noir assiégea le village de Samois. Le Chevalier René de Fontainebleau décida d'emmener sa compagne, la belle Délia dans une grotte cachée dans la forêt afin de la soustraire au danger. Les combats terminés, René retourna rechercher Délia, il la trouva sans vie, empoisonnée par une vipère. Fou de douleur, René passa des jours à pleurer sur le rocher. Un soir, une jeune fille couronnée de fleurs lui apparut, c’était Némorosa, la fée des bois. René finit par succomber aux charmes de l'apparition. On raconte que par une belle journée d'automne, René et Némorosa quittèrent cette terre à tout jamais. Alexis Durand a publié en 1836 : « La Forêt de Fontainebleau, poème en quatre chants, suivi de poésies diverses ».

L’ombrage est votre chevelure,
Vos traits semblent sortir du roc,
Vous avez un dais de verdure,
Et pour trône un énorme bloc.

A braver le sort toujours prête,
Les yeux à l’occident vermeil,
Vous buvez l’eau de la tempête
Et vivez des feux du soleil.

Vous aimer est le bien suprême !
Un jour le beau René l’osa :
Me voulez-vous aimer de même
O rêveuse Némorosa ?



Point de vue de la Reine Amélie.

En novembre 1847, de ce point de vue, Louis-Philippe fit déployer tous les plans du chemin de fer alors en construction. Il y passa plus d’une heure, contemplant les travaux, pensif et silencieux. Avait-il le pressentiment qu’il y venait pour la dernière fois ? Trois mois plus tard, il n'était plus roi.

Grotte de Georgine (*).


Georgine Cornélie Coutellier (née vers 1830 et décédée à Passy en 1878) était une sculptrice et femme de lettres. Elle épousa en 1850 le sculpteur et photographe Samuel Adam-Salomon avec qui elle eut deux enfants, Isabelle et René. Pour épouser Adam-Salomon, elle se convertit au Judaisme. Le couple était des amis proches de Claude-François Denecourt et du poète Alphonse de Larmatine. Elle est l'auteur d'une nouvelle intitulée « Souvenir », inclus dans le livre hommage à Denecourt, publié en 1855. Dans ce texte, Georgine narre sa rencontre avec une femme de carrier au Nid-de-l'Aigle et qui vend des cristaux de grès aux touristes pour 10 sous pièce. On lui doit aussi « De l’éducation, d’après Pan-Houei-Pan », comprenant une préface de Lamartine.


Cette roche porte aujourd'hui le nom de « Dolmen des mastodontes » d'après le guides des sentiers édité par les Amis de la forêt de Fontainebleau. C'est Charles Colinet qui la nomma ainsi, changeant le nom que Claude-François Denecourt lui avait auparavant donné. Pourtant, l'inscription « Grotte de Georgine », gravé dans le grès de cette roche, est clairement visible, elle a été très récemment peinte de couleur blanche. Dans son Indicateur publié en 1856, Denecourt écrit : « Prendre à gauche notre sentier nouvellement reconstruit et que j'ai développé parmi des masses de grès les plus remarquables et les plus imposantes du site. Voici celles qui, après avoir dépassé le N. 23, désignant la grotte de Georgine, méritent le plus de fixer votre attention N. 24, la roche du Léviathan et l'antre conduisant au Pas du Diable, roche ainsi nommé eà cause de la singulière empreinte que l'on y remarque. »
 
Adam-Salomon en calèche avec sa femme Georgine. Photo de Louis-Jean Delton, 1867.
 
Le Léviathan (O).

La roche du diable.


D'après Denecourt, tout près du Léviathan se trouve un antre, avec sa singulière empreinte, Il faut y pénétrer pour voir la trace du démon, sorte de pied de monstre. Une lettre « L » est toujours visible.

Antre « n'y entrez pas » (P).

Roches de Cornélie.


Cornélie, (189 à 110 avant J.-C.) elle est la fille de Scipion, le vainqueur d’Hannibal. Elle épousa Tibérius Sempronius Gracchus et eu deux fils, Tibérius et Caius dit les Gracques. Après la mort de son mari, elle refusa d’épouser le roi Ptolémée pour se consacrer à l’éducation de ses fils. Plutarque raconte « qu'elle ne cessait de reprocher à ses fils que les Romains l'appelaient la belle-mère de Scipion, et pas encore la mère des Gracques ». Un jour qu’une riche romaine faisait étalage de ses joyaux, elle répondit : « Haec ornementa mia — voici mes deux bijoux », en présentant ses deux fils. Plus tard, les Gracques porteront un vent d’espoir dans le monde romain, en tentant une révolution vers plus d’égalité et de liberté. Nullement soutenus par le peuple, ils seront tous les deux assassinés par les sénateurs.

 « Cornélie, mère des Gracques » par Joseph-Benoît Suvée, 1795. Musée du Louvre.

Le Cœur de Cornélie.

Situé sur la roche du même nom et décrit par Denecourt dans son guide de 1850. L'histoire des Gracques et de Cornélie fut une source d'inspiration pour les partisans d'une République sociale, dont Denecourt était un fervent militant. C'est aussi un nouvel hommage à une amie de Denecourt, Georgine Cornélie Coutellier, voir la Grotte Georgine.

Roches de Cornélie.

Tunnel des Mastodontes (Q).

Bière de Biéra (R) ou le cercueil de la forêt de Bière.

Sur l’origine du nom de la forêt et du pays de « Bière », Denecourt reprend la légende propagée par l’abbé Guilbert en 1732, selon laquelle un chef pirate danois, un certain Bier, surnommé Côte-de-Fer« aurait exercé avec les brigands qui l’escortaient, des cruautés si inouïes jusqu’alors, que peut-être la terreur de leur nom et le souvenir de leurs crimes laissèrent à cette contrée le nom de ce Bier qui les commandait, ou de Bierre, par allusion, à la grande quantité de morts à qui ce pays servit de tombeau ».

Grotte Creuzet.

Dans son Guide du Voyageur et de l’Artiste à Fontainebleau, publié en 1850, Denecourt vante les mérites d’un pâtissier de Fontainebleau, M. Creuzet, situé au 86 rue Grande, « renommé pour son excellente pâtisserie de toute sorte, grande et petite, tient aussi de belles volailles, poissons et gibiers, fruits conservés. Fait des petits fours et toute espèce de commande, soit pour la ville, soit pour la campagne. Il fournit beaucoup aux personnes qui vont en forêt. » 

Rocher des Marsouins (S).


Lors de la guerre de Crimée, les marins, constatant la démarche peu assurée et la passivité des troupes embarquées sur leurs navires, les comparaient à des marsouins, comme les cétacés des grands océans, accoutumés à suivre les bâtiments en dilettantes. Depuis, le surnom est resté pour nommer les soldats de l’Infanterie de Marine.

Chêne de la Reine Amélie.

Chêne sessile remarquable, baptisé ainsi en référence à Marie-Amélie Thérèse de Bourbon-Siciles épouse de Louis Philippe Ier. Voir plus d'images de ce chêne, un des plus beaux arbres de la forêt, ici.


Portrait de la reine Marie-Amélie en deuil, 1857, par Ary Scheffer.
Paris, Musée de la Vie Romantique.

Le Puits-des-Ecureuils.

Chêne sessile remarquable.

La plaine du Fort des Moulins, parcelle 386.

La Croix du Calvaire.

Croix du Calvaire, forêt de FontainebleauLa croix actuelle, faite d’un seul bloc de grès, a été édifié en 1838.
Voir notre article spécifique sur l'histoire de la Croix du Calvaire.


Point de vue de la Croix du Calvaire.




Abri du Calvaire (*).

La grotte du Calvaire (T).


L'étrange chêne qui sortait de la roche, telle une murène de son trou, a été abattu début 2014, fragilisé par les intempéries et devenant dangereux.




Défilé des Cyclopes (U).



Grotte Benjamin (X).



Gravure en espagnol : A MI HIJO BENJAMINO DE F. (à mon fils Benjamin de F.) Adresse de Pauline Soriano, épouse Févier, à son fils Benjamin, officier de marine. La famille Févier fut souscripteur des travaux de Denecourt.

Grotte de Cybèle (Y).

Cybèle est une divinité d'origine phrygienne, vénérée dans la Grèce antique, son nom signifie :  « la gardienne des savoirs ». Elle personnifiait la nature sauvage, la déesse mère.  Le mythe raconte qu’elle est abandonnée à la naissance et recueillie par un léopard et un lion. Cybèle est l'une des plus grandes déesses de l'Antiquité au Proche-Orient. En Gaule dans la ville d’Autun, vers l’an 180, un chrétien nommé Symphorien refusa de rendre hommage à Cybèle. Il fut décapité sous les remparts de la ville, sa mère l’exhortant au martyr. Pour être délivré d’un insecte entré dans l'œil, on invoque saint Symphorien. On dit qu’avant de le décapiter, on lui aurait fait dévorer le visage par des insectes et des scorpions.

Le temple de Cybèle à Rome, dessin de Giovanni Battista Piranesi.

Pin maritime remarquable.


La Plaine du Fort des Moulins, parcelle 387.

Sentier du Petit Simplon.

En référence au col du Simplon dans les Alpes, où Napoléon fit édifier une route achevée en 1805. Une rue et une station de métro de Paris portent le nom de Simplon, qui est aussi celui d’un ancien département.

 Le passage du col du Simplon par les soldats du Premier Empire.

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