Les mystères de la Galerie François Ier

Le roi François Ier est entré dans l’histoire comme le monarque emblématique de la Renaissance française. On le voit comme un mécène généreux, grand bâtisseur, passionné par la civilisation italienne, mais aussi par la conquête militaire de la péninsule. Il fit de Fontainebleau sa maison et entreprit les premiers grands travaux d’agrandissement du château médiéval. La construction de la galerie qui porte son nom fut entamée au printemps 1528 et on peut estimer que les travaux, dirigés par Gilles le Breton, le maçon du roi, furent achevés juste avant la visite de Charles Quint en 1539.

La galerie a été construite, ainsi que la Cour de la Fontaine, sur les champs qui séparaient le vieux château de l'abbaye appartenant à l'ordre des Trinitaires, installé à Fontainebleau par Saint Louis en 1259. François Ier racheta ces près aux religieux et fit détruire les quelques masures paysannes qui s'appuyaient sur les murs du vieux château. La galerie mesure 64 mètres de long par 5 mètres de large, elle avait pour fonction de relier les appartements installés dans le vieux donjon de Saint Louis à l'église et au cloître des Trinitaires. La terrasse actuelle, située le long de la galerie côté sud, fut construite sous le règne d'Henri IV, elle remplaça une ancienne terrasse construite en même tant que la galerie. Sur une des cheminées de la galerie se trouvait une grande horloge qui fut détruite lors de l'incendie de 1702.

Sous la galerie se trouvait plusieurs pièces, dont une salle du Conseil, décorée de fresques et stucs, œuvres du Primatice. C'est aussi sous la galerie que se trouvaient les pièces affectées aux bains et étuves, pièces voûtées richement décorées. Étrangement, c'est dans les pièces réservées aux bains que se trouvait la collection de tableaux italiens de François Ier et dont les œuvres les plus illustres font aujourd'hui l'orgueil du musée du Louvre. Ainsi, la Joconde servait à la décoration d'une salle de bain ! Enfin, au-dessus de la galerie, se trouvait la bibliothèque du roi.

En 1531, la construction de la galerie était assez avancée pour que l'on puisse songer aux aménagements intérieurs. François Ier fit appel à des peintres italiens, il chargea le Rosso de la décoration du premier étage formant galerie dans toute sa longueur. Giovanni Battista di Jacopo, dit Rosso Fiorentino et surnommé le maître Roux, arriva à Fontainebleau en 1530, il fut pensionné par le roi et naturalisé français, ses gages étaient de 50 livres par mois, il a été le seul artiste à jouir d'un traitement aussi élévé.

Rosso Fiorentino, né à Florence en 1495 et mort à Paris en 1540.

Le Rosso semble être le premier à avoir utilisé le stuc, mélange à base de chaux, comme matière pour réaliser de véritables sculptures. Pour la galerie du roi de France, il s'inspire du chef-d'œuvre de son maître, la chapelle Sixtine. Les références au travail de Michel-Ange sont nombreuses, comme les ignudi, les  personnages nus, et les putti que sont les guirlandes de fruits et autres décorations florales. Chez Michel-Ange toute la décoration est en peinture alors que le Rosso mélange fresques et stucs. Ainsi naquit l’École de Fontainebleau, une version française du maniérisme italien. 

Les fresques principales sont réparties en deux groupes de sept, au nord et au sud de la galerie. Elles représentent des scènes allégoriques de la mythologie gréco-romaine. Leurs significations ont toujours été sujets à discussion, de nombreuses explications ont été avancées au cours des siècles. Déjà, à l’époque de leurs réalisations, la soeur du roi, Marguerite d’Angoulême, admettait n’y rien comprendre. La galerie est une énigme et seul le monarque en avait la clef, au propre comme au figuré. Les premières explications furent données par le père Pierre Dan, doans son livre publié en 1642 : Le trésor des merveilles de la maison royale de Fontainebleau. 

Le plan, en vue cavalière, du château et des jardins est dù à Alessandro Francini, 
responsable des fontaines et jeux d’eaux des jardins du château, 
sous le règne d'Henri IV et Louis XIII.


La galerie a porté différents noms, à l’origine c’était la Grande Galerie, puis après l’achèvement de la Galerie d’Ulysse dans l’aile méridonale de la cour du Cheval Blanc, elle devient la Petite Galerie. Sous Louis XIV elle porte le nom de Galerie des Réformés, parce que ce monarque y réforma plusieurs de ses principaux officiers. Après la destruction de la Galerie d’Ulysse en 1739, elle reprend le nom de Grande Galerie. Sous le premier Empire on l’appelle Galerie de l’Empereur, Napoléon y place trente et un bustes de maréchaux puis les faits retirer. Sous la Restauration on y place les bustes des rois de France, retirès sous la monarchie de Juillet.


  Gravure tirée de la « Géométrie pratique » de Manesson-Mallet, 1702.

Une première restauration de la galerie fut faite en 1731, les travaux furent confiés au peintre Jean-Baptiste Van Loo, en 1786, nouvelle restauration sous la direction du peintre Étienne-Barthélémy Garnier. Au XIXe siècle la galerie était de nouveau très mauvais état, le plafond a dû être entièrement refait, les fresques n’étaient quasiment plus visibles. Une nouvelle restauration de la commença en 1846 à l’initiative de Louis-Phillipe. La Révolution de 1848 interrompit les travaux qui reprirent en 1852 sous la direction d’Abel Blouet, architecte du château. Pour la restauration des fresques, le peintre Jean Alaux succéda à Auguste Couder.


Plan de la Galerie François Ier
La façade comprenant des fenêtres est située au Sud.



1 - Le sacrifice.

Un prêtre vêtu de noir se tient près d'un autel enflammé, entouré de vieillards, de femmes tenant des enfants et des porteurs de vase. Le symbolisme de cette fresque est mystérieux, le prêtre pourrait être Saint François de Paule, d’où François Ier tire son nom, la fresque symbolisant ainsi la naissance du roi. Ce prêtre à la barbe blanche pourrait aussi représenter le « Rex Sacerdos » c’est-à-dire la fonction sacerdotale et royale dont le roi est l’incarnation, réunissant sous une seule couronne le pouvoir temporel et spirituel. La partie gauche des stucs encadrant la fresque fut détruite sous le règne de Louis XIV, lorsque l'on fit ouvrir une porte à cet endroit, « en 1688, écrit De Fer, on fit l'escalier qui est au bout de la gallerie François Ier, par lequel on descend pour aller à la belle chapelle. On trouva, en perçant la porte dans le mur, un ancien bénitier qui était encastré dedans, parce qu'une partie de ses murs servait de closture au dortoir des religieux du temps de saint Louis. »


2 - L’ignorance  chassée.


L'ignorance, représentée par des personnages aux yeux bandés, est chassée du monde. Sur la droite, l’homme entrant dans le temple pourrait être François Ier en empereur romain, couronné de laurier, tenant une épée et un livre. Cette fresque pourrait évoquer la politique culturelle de François Ier, en tant qu'elle permet d'éloigner l'ignorance et place ainsi le roi en garant de la connaissance. Dans le « rêve de Scipion » de Cicéron, le personnage qui tient l’épée et le livre symbolise la Vertu. L'historien et archéologue Léon Palustre (1838-1894), dans son livre « La Renaissance en France », publié en 1879, voit dans cette œuvre du Rosso, une « outrecuidance » de l'artiste, il écrit : « Ainsi, car il n'y a pas d'illusion à se faire sur l'intention de l'artiste, la France était sans soute un pays semi-barbare, où l'ignorance fleurissait en compagnie de tous les autres vices avant l'année 1534 qui vit le commencement de l'invasion italienne. C'est au Rosso d'abord puis au Primatice […] que nous avons dû devoir enfin notre intelligence ouverte au sentiment du beau. Tout le passé n'était que ténèbres, et si François Ier, mieux avisé que ces prédécesseurs, n'eût courageusement fait appel à des maîtres étrangers, peut-être languirions-nous encore dans le misérable état d'autrefois. »

3 - L’éléphant.


L'éléphant porte une salamandre sur le front, des fleurs de lys et un F sur le caparaçon. C’est un symbole de force, de sagacité, et de pérennité de la royauté. À ses pieds figurent trois personnages allégories de l'air, de la terre et de l'eau en référence aux trois espaces sur lesquelles règne le roi. La cigogne symboliserait l'amour filial, celle-ci représentant la mère du roi, Louise de Savoie. À gauche de la fresque, on distingue un personnage en manteau vert et à la barbe rousse. Il pourrait s'agir d'un autoportrait du Rosso par lui même, car il ressemble au portrait gravé en tête de la Vie du Rosso par Giorgio Vasari, à sa gauche un autre portrait, peut-être celui du peintre Lucas Penni dit le Romain qui travailla aussi à Fontainebleau. On nomme aussi cette fresque Le triomphe de Marignan.


4 - L'unité de l'état.




Cette fresque illustre François Ier en empereur romain, nouveau César, surnom donné par sa mère, tenant dans sa main une grenade. Cette scène évoquerait le roi en tant que défenseur de l'unité de l'état et de toutes les corporations du royaume. La grenade est un fruit qui comporte de nombreux pépins, c'est un symbole de concorde et d’unité. Dans la doctrine occulte des alchimistes, l’hermétisme, la grenade est « le fruit de la science du feu », chez Nicolas Flamel, elle est symbole du triomphe du sage et du savant.

 5 - L’incendie.


Cette fresque montre Amphinomus et Anapias sauvant leurs parents lors de l'incendie de Catane. Cela pourrait être le symbole de la Pietas, c’est-à-dire de la gratitude et du dévouement que l’on doit vouer aux parents, comme les deux fils du roi, le dauphin François et Henri, qui furent détenus captifs à Madrid, otages de Charles Quint. La fresque est aussi une évocation de Sainte Agathe, née à Catane, martyrisée par Quintien, proconsul de Sicile. Un an après sa mort, en 252, l’Etna entre en éruption et un torrent de lave se dirige vers Catane, les habitants s'emparèrent du voile qui recouvrait la sépulture d'Agathe et le placèrent devant le feu qui s'arrêta aussitôt, épargnant la ville. Depuis, on invoque Sainte Agathe contre les incendies et autres catastrophes naturelles. Tout comme le roi et sa devise, la sainte arrête le feu. Une des devises de la ville de Catane est : Melior De Cinere Surgo (Je renais meilleur de mes cendres), tout comme la salamandre, symbole du roi. Le père Dan voyait dans cette fresque la ruine et l'embrasement de Troie avec Énée portant son père Anchise sur ses épaules et un autre sa mère sans oublier le petit Ascagne, fils d' Énée, sauvant son chien.


6 - Cléobis et Biton.




Tiré de l’oeuvre d’Ovide : L’art d’aimer, la fresque représente Cydippe, la grande prêtresse, dont le char est tiré par ses deux fils, Cléobis et Biton, se rendant au temple d’Héra, femme et sœur de Zeus. Cydippe demande à la déesse de donner le meilleur pour ses fils, après les cérémonies et un banquet, Cléobis et Biton s’endormirent dans le temple, mais ne se réveillèrent pas. Héra venait de leur donner le meilleur pour un mortel : la mort. Cette fresque symboliserait l'amour de François Ier et sa sœur, Marguerite d'Angoulême, pour leur mère Louise de Savoie. C’est la même symbolique que pour les jumeaux de Catane, la Pietas antique, la gratitude que l’on doit vouer aux parents et ancêtres. C’est aussi le symbole de la fertilité du roi, Héra étant la déesse du mariage et de la fécondité. En 1530, François Ier épouse en seconde noce, Éléonore, sœur de Charles Quint, mais cette nouvelle union ne donnera pas de descendance, malgré les bons hospices d’Héra.


7 - La nymphe de Fontainebleau.


La galerie était autrefois flanquée en son milieu, au nord, d'un cabinet comportant un tableau du Primatice illustrant le mythe de Sémélée. Ce tableau a disparu, peut-être a-t-il été brûlé en 1642 par ordre d'Anne d'Autriche à son avènement à la régence, lorsque, d'après l'historien Henri Sauval, de nombreuses peintures furent alors sacrifiées à cause de leur prétendue obscénité. Le cabinet fut détruit en 1785 lorsque Louis XVI ordonna le doublement de la galerie, ce qui condamna les fenêtres qui donnaient au nord du côté de Jardin de Diane. La Sémélée du Primatice n'est plus présente lors des travaux, on construisit une cheminée et un tableau de Louis de Boulogne représentant Minerve, déesse des Sciences et des Arts, fut placé au-dessus. Lorsque la restauration de la galerie commença à la fin du règne de Louis-Philippe, la cheminée fut supprimée et le tableau fut déplacé et remplacé par la fresque actuelle. Cette dernière fut dessinée par Louis-Charles-Auguste Couder en 1834 d'après un dessin de René Boyvin datant de 1554, elle fut mise en couleur en 1860 par Jean Alaux.


La Nymphe de Fontainebleau, vers 1553, gravure de Pierre Milan et dessin de René Boyvin 
d’après Rosso Fiorentino. New York, Metropolitan Museum.

8 - Danaé par Le Primatice.


Toutes les fresques de la Galerie sont l'œuvre du Rosso, à l'exception de cette Danaé, œuvre du Primatice, sur le mur sud au centre de la Galerie et de la nymphe de Couder ci-dessus mentionnée.


Danaé reçoit Zeus qui prend ici l'apparence d’une pluie d’or, Persée, vainqueur de la Méduse, sera le fruit de leur union. Dans les tragédies grecques, Danaé symbolise la terre souffrante de sécheresse et sur laquelle une pluie fertilisante descend du ciel. Le dessin original de cette fresque est conservé au musée de Chantilly. Cette composition fut reproduite par Bernard Palissy sur une terre cuite émaillée. Au milieu de la galerie s'ouvraient deux cabinets, au nord et au sud, la décoration en fut confié au Primatice. Du temps de François Ier, on construisit une petite terrasse le long de la galerie sur le côté de la Cour de la Fontaine, le cabinet fut alors supprimé et la Danaé du Primatice refaite sur le nouveau mur. D'après Giorgio Vasari, dans son célèbre livre sur les vies des artistes de son temps, le Primatice fut chargé de terminer la galerie que la mort du Rosso en 1540 avait laissée inachevée, c'est à ce moment qu'il peignit à fresque cette Danaé et une Samalé dans le cabinet nord, supprimé en 1785. Mais Vasari est réputé pour n'être pas vraiment fiable historiquement !


9 - Le naufrage.


Cette fresque représente la destruction de la flotte grecque, dans laquelle Nauplius tue des marins affolés. Au retour du siège de Troie, les navires grecs tombent dans un piège tendu par Nauplius qui cherche à venger la mort de son fils Palamède, un fanal fut allumé sur des récifs de la côte d’Eubée afin de tromper les navires. La fresque pourrait symboliser les malheurs engendrés par la traîtrise, ce serait une évocation de la trahison du Connétable de Bourbon, rallié aux ennemis espagnols. La figure centrale, armée d’une rame, est une variante du Charon de Michel-Ange, la fresque symbolisant alors le batelier des enfers dans l’empire des morts.Une autre version pourrait évoquer le naufrage d’Ajax. Après le siège de Troie, Ajax rentre en Locride, une tempête est déclenchée par la déesse Athéna qui veut punir Ajax du viol de Cassandre. Le navire fait naufrage et Ajax se réfugie sur un récif nommé les Gyrées, il maudit les dieux de son infortune. Poséidon, d’un coup de trident, brise les Gyrées et engloutit Ajax.


10 - La Mort d'Adonis.


La fresque représente Adonis figuré au premier plan. Des amours s'échappent avec ses vêtements. Vénus est représentée sur son char au milieu d'une nuée. Aux alentours, des allégories de la Fortune, de l'Amour et de l'Adversité. Le mythe d’Adonis symbolise la mort et le malheur, ainsi qu'une passion violente. La fresque pourrait faire référence à la mort du dauphin François en 1536, à l’âge de dix-huit-ans, fils aîné de François Ier et de la reine Claude. Ronsard y fait référence dans son poème :

« Je vis son corps ouvrir, ôtant mes yeux repaître
Des poumons et du coeur et du sang de mon maître
Tel semblait Adonis sur la place étendu
Après que tout son sang du corps fut répandu ».


11 - L’éducation. 


Cette fresque représente l’éducation d'Achille par le centaure Chiron, le jeune héros grec accomplissant une série d'exercices : Escrime, natation, chasse, autant d'activités enseignées au jeune François Ier. C’est le thème de la jeunesse guidée par la force et la sagesse de ses maîtres . Dans le « Prince » de Machiavel, le centaure Chiron est un éducateur modèle : « Il est nécessaire à un prince de bien savoir user de la bête et de l’homme. Cette fable (Achille et Chiron), ne signifie rien d’autre que la nécessité pour un prince de savoir se servir de l’une  et de l’autre nature ».

12 - La jeunesse perpétuelle. 


Le sujet de cette fresque, aussi nommée La Fontaine de Jouvence, pourrait être tiré d’un texte de Nicandre de Colophon, intitulé Theriaca, texte antique dont François Ier avait acquis le manuscrit. Une autre version propose que le tableau soit une représentation de l'arrivée d'Esculape à Rome. Selon une légende que rapporte Aurelius Victor, lorsque Rome fut frappée par une épidémie on envoya chercher un secours divin au sanctuaire d’Esculape, en Grèce. Là un serpent surgit de la base de la statue du dieu de la médecine, et alla se nicher à bord du bateau romain. De retour à Rome, le serpent quitta le navire et nagea vers l'île Tibérine et l’épidémie cessa. Un temple dédié à Esculape fut alors bâti sur l’île. En haut à gauche de la fresque, le dieu Mercure venant au-devant des hommes annoncer que Jupiter accepte de leur donner la jeunesse éternelle. À gauche de la représentation, les jeunes, à droite, les vieux. Au centre, l'âne portant la Jeunesse est en train de s'abreuver à une source gardée par un dragon. Le serpent enlève la Jeunesse représentée sous les traits d'une jeune fille. C’est un mythe archaïque que l’on retrouve dans le premier poème épique de l’humanité, l’épopée de Gilgamesh.


13 - L'amour.



Cette fresque est aussi intitulée Vénus frustrée ou encore Vénus tentant de réveiller l'Amour endormi, tandis que Mars est parti guerroyer. Trois amours portent un bouclier, un casque et une lance. La fresque pourrait évoquer le roi en chef militaire et sa tristesse à l'idée de quitter sa demeure de Fontainebleau symbolisée par Vénus. Une autre interprétation est celle de la naissance issue de l’amour.


Sous la fresque dite de l'amour est installé un tableau réalisé en 1539, représentant une vue du château avec la galerie François Ier et sa première terrasse, à droite la Porte Dorée.

14 - Le combat des Centaures et des Lapithes. 

Cette fresque illustre le combat des Centaures contre les Lapithes le jour des noces de Pirithoos et d’Hippodamie, épisode conté dans l’Odyssée. Si l'on excepte Pholos et Chiron, tous deux Centaures « avisés » (leur parenté est d'ailleurs différente des autres), les centaures symbolisaient pour les Grecs les instincts animaux dont la concupiscence et l’ivresse en sont les traits caractéristiques. Ainsi, le combat contre les Lapithes peut se lire comme une parabole de l'affrontement entre les sauvages et la civilisation. C’est le thème de la guerre qui est un conflit sauvage et chaotique de forces contraires qui s’opposent.


Détail de la porte Ouest de la galerie, œuvre du menuisier Jean Goubert.

Le buste en marbre de François Ier à l'extrémité Est de la Galerie, 
œuvre du sculpteur Achille Valois, placé ici en 1836.
Le buste original, placé au même endroit lors des travaux de 1785 
a été détruit pendant la Révolution.


Les fantômes de la galerie.
On raconte que sous le règne de Louis XIV, l’esprit de François Ier hantait la nuit la galerie qui porte son nom. La princesse Élisabeth-Charlotte, surnommée La Palatine, l’épouse de Philippe d’Orléans, le frère du roi, écrit dans une lettre à sa sœur Sophie : « Je me suis souvent promené la nuit dans la galerie du château de Fontainebleau où l’on disait que l’esprit du feu roi François Ier revenait, mais le bon roi ne m’a jamais fait l’honneur de se montrer à moi ; peut-être qu’il ne regardait pas mes prières comme assez efficaces pour le sortit du purgatoire ; et en cela, il pourrait bien avoir raison. » Dans une autre lettre, elle écrit : « La Reine-mère avait fait faire pour elle un appartement au-dessus de la galerie de Fontainebleau ; ses femmes de chambre étaient forcées de passer la nuit dans cette longue galerie. Elles disent qu’elles ont vu le roi François se promener couvert d’une robe de chambre verte et à fleurs, mais il m’a jamais fait l’honneur de se montrer à moi. Il faut que je ne sois pas en faveur auprès des esprits. »


Les salamandres ornant les lambris en noyer furent réalisées par Francisque Scibec de Carpi en 1539. C'est une référence à la devise de François Ier : « Nutrisco et extinguo », littéralement : « Je nourris et j’éteins », ce qui pourrait dire : « Je nourris le bien et j’éteins le mal ».


François Ier confère au Rosso les titres et les bénéfices de l'abbaye de Saint-Martin. 
Isidore Patrois, 1865. Château de Blois.

La galerie représentée par une gravure d'Alfred Guesdon, 
publié en 1837 dans la revue « Les arts aux moyen-âge ».

 La galerie en 1899.

La Galerie aujourd'hui.


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