Le sentier n°7 actuel est plus long que la partie décrite dans cet article. Nous verrons ici le joyau du sentier, en suivant le tracé original inventé par Claude-François Denecourt en 1847. Une magnifique balade, dans l’un des endroits les plus remarquables de la forêt de Fontainebleau. Voir la carte du parcours sur GoogleMap.
En 1642, d'après le père Pierre Dan, Franchard est un « lieu d’horreur, fort désert et affreux ». En 1731, l'abbé Guilbert écrit : « Les peintures affreuses que les historiens ont faites de la Thébaïde, les antres obscurs qu’ils ont décrits, et les profondes cavernes qu’ils ont représentées, ne paraîtront toujours que des crayons imaginaires à qui n’aura pas visité le surprenant désert de Franchard ».
En 1642, d'après le père Pierre Dan, Franchard est un « lieu d’horreur, fort désert et affreux ». En 1731, l'abbé Guilbert écrit : « Les peintures affreuses que les historiens ont faites de la Thébaïde, les antres obscurs qu’ils ont décrits, et les profondes cavernes qu’ils ont représentées, ne paraîtront toujours que des crayons imaginaires à qui n’aura pas visité le surprenant désert de Franchard ».
En 1850, Denecourt écrit dans son Fontainebleau des voyageurs des trains de plaisir : « Combien de voyageurs allant à Franchard pour en visiter les gorges, en repartent sans avoir vu la vingtième partie des belles choses que nous venons de citer ! mais s'il en est ainsi, c'est parce qu'en venant à Fontainebleau on s'imagine, répétons-le, qu'il s'agit tout simplement d'un bois de Boulogne ou d'un parc de Saint-Cloud et qu'imbu de cette idée, l'on ne daigne pas même prendre la peine de s'informer quels sont les moyens à employer pour visiter convenablement les sites de notre vaste forêt. On hésite à consacrer un franc, soit à un livre, soit à une carte, quand souvent l'on sacrifie dix fois, vingt fois autant à des choses bien moins utiles. Mais qu'importe, pourvu qu'on puisse dire : J'ai vu Fontainebleau et ses rochers. » Aujourd'hui, nous pouvons toujours faire le même constat !
Le 14 mai 1847, Denecourt conduit à Franchard la duchesse Hélène d’Orléans, avec ses deux fils, Philippe et Robert âgés de 9 et 7 ans. Hélène est veuve depuis cinq ans, elle était l'épouse de Ferdinand-Philippe d'Orléans, le fils aîné du roi Louis-Philippe. Le dauphin est mort dans un accident de calèche en 1842. Denecourt fait découvrir à la duchesse les merveilles de son sentier qu’il rebaptise pour l’occasion : « Le sentier de la Veuve ».
La duchesse d'Orléans tenant son fils Philippe, 1839,
par Franz Xaver Winterhalter.
par Franz Xaver Winterhalter.
Dès le XIIe siècle et peut-être auparavant, le site sauvage de Franchard attira les pieux solitaires. Ce fut d’abord une simple chapelle dédiée à Saint Alexis, puis à la vierge sous le nom de Notre-Dame de Franchard. La solitude de l’endroit le rendait dangereux, un premier ermite fut assassiné, un second subit le même sort.
Le troisième ermite fut le frère Guillaume, chanoine de Saint Euverte d’Orléans. Guillaume eu plus de chance que ses prédécesseurs et s’installa à Franchard malgré les mises en garde de son ami Étienne, alors abbé de Sainte Geneviève de Paris. Étienne lui écrivit une lettre afin de le dissuader dans son projet de retraite, malgré les mises en garde de son ami, Guillaume persévéra dans sa pieuse résolution. Il fit venir d’autres moines et bientôt l’ermitage s’agrandit et devint un monastère. En 1197, Philippe-Auguste rendit la concession perpétuelle, à condition qu’après la mort de Guillaume, il soit entretenu à Franchard deux cénobites, obligés de prier pour le roi et les siens, dont sa mère Adèle qui visita l’ermitage.
Plus d’un siècle et demi s’écoula sans qu’aucun évènement majeur vienne perturber les prières de la communauté. La guerre de Cent Ans mit fin à cette tranquillité et le monastère fut entièrement détruit. La légende raconte que les moines enfouirent leur trésor dans la forêt au moment où les Anglais pillaient la région. À la fin du règne de Louis XIV, on trouva enfoui dans les caves de l’ermitage, plusieurs coffres remplis de tissus qui tombèrent en poussières aussitôt qu’ils furent mis à l’air.
« Fontainebleau, études pittoresques et historiques. »
Antoine-Laurent Castellan, Paris, Librairie Gaillot, 1840.
Antoine-Laurent Castellan, Paris, Librairie Gaillot, 1840.
Les siècles passèrent sur les ruines de l’ancien ermitage, les bâtiments furent mis à la disposition de laïques ou de religieux tentés par l'érémitisme, ce qui ne faisait pas l’unanimité dans la noblesse et l’église. Un fait divers fit sensation le 12 septembre 1626, lorsque le peintre Auguste Girondel et deux de ses compagnons furent assassinés à Franchard. En 1661, la duchesse de Montpensier raconte dans ses mémoires, une promenade que Monsieur, frère du roi, fit dans les gorges, accompagné de sa suite et des vingt-quatre-violons. En revenant le soir au château, ont mis le feu à la forêt et il y eut, trois ou quatre arpents de brûlés.
En 1676, le roi remit l’ermitage aux Trinitaires de Fontainebleau, ceux-ci firent rétablir la chapelle et vinrent célébrer la Pentecôte ce qui attira la population en pèlerinage. En dehors de cet évenement, l’endroit restait dangereux car très isolé. Les ermites n’étaient plus qu’une bande de loqueteux qui brigandaient dans la région. Après plusieurs assassinats, l’endroit fut définitivement abandonné et par un arrêt du Conseil de la Régence daté du 17 février 1717, les bâtiments furent démolis. Dès le règne personnel de Louis XV, on reconstruisit, un logement de garde forestier. À la Belle époque, la femme du garde était autorisée à vendre à son profit le lait de ses deux vaches. De l’ancien ermitage, il ne reste aujourd’hui que quelques contreforts et un pan de mur d’une grande épaisseur qui fut inscrit à l’Inventaire des monuments historiques par un arrêté du 15 février 1926.
« L’oeil des Nations » en fonte sphéroïdale de quatre mètres de diamètre, fut apposée en 1969 par le congrès de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature : UICN.
Plaques commémoratives apposées sur les murs de l'ermitage.
LE 9 JUIN 1900 LES MEMBRES DU PREMIER CONGRES INTERNATIONAL DE SYLVICULTURE ONT VISITE LA FORET DE FONTAINEBLEAU ET SE SONT REUNIS A FRANCHARD. L. DAUBREE ETANT CONSEILLER D'ETAT, DIRECTEUR DES EAUX ET FORÊTS, PRESIDENT DU CONGRES, D. RECOPE, CONSERVATEUR A PARIS, E. REUSS, INSPECTEUR A FONTAINEBLEAU, R. POMMERET, INSPECTEUR ADJOINT
CETTE PLAQUE A ÉTÉ APPOSÉE ICI LE 15 NOVEMBRE 1969 POUR RAPPELER LA CRÉATION DE L’UNION INTERNATIONALE POUR LA CONSERVATION DE LA NATURE ET DE SES RESSOURCES FONDÉE LORS DE LA CONFÉRENCE TENUE AU PALAIS DE FONTAINEBLEAU DU 30 SEPTEMBRE AU 7 OCTOBRE 1948.
Lors de la création de l'UICN en 1948, André Billy, le président des amis de la forêt de Fontainebleau, écrit : « La forêt de Fontainebleau, dont nous sommes fiers de faire les honneurs aux participants de la Conférence internationale pour la protection de la nature, est unique au monde, d'abord ; elle est certainement la forêt la plus célèbre, le nom seul de Fontainebleau évoque dans les contrées les plus reculées, de magnifiques images à celui qui le lit ou l'entend. Cette réputation est amplement justifiée. La forêt de Fontainebleau peut en effet se proclamer de saint Louis, de François Ier, d'Henri IV, de Louis XIV et de Napoléon. Ce sont des références peu communes. Littérairement et artistiquement, elle est, si l'on peut dire, de date récente, ne remontant guère qu'aux origines du romantisme, mais tous les poètes et tous les artistes l'ont célébrée depuis le début du siècle dernier. »
Puits des ermites.
Creusé en 1813 pour les besoins du garde logé dans la maison forestière, ce puits est profond de plus de 66 mètres. En 1904, il ne fournissait que très peu d'eau, il fut donc fermé.
Fontaine des Ermites.
Fontaine des Ermites.
C’est la doyenne des fontaines de la forêt, elle est citée dans la lettre que l’abbé Étienne écrit au frère Guillaume en 1169, pour le dissuader d’aller habiter dans un lieu aride où l’eau n’est ni bonne à boire, ni belle à voir. Cette fontaine était jadis en grande renommée. On y venait en pèlerinage, le mardi de Pentecôte, pour profiter de son eau roussâtre, qui, croyait-on, avait la vertu de fortifier la vue des enfants et de guérir les maux d’yeux. Les mères baignaient dans la fontaine le visage de leurs nouveaux nés. En 1630, un médecin de Melun, nommé Guérin, prétendit qu’elle avait les mêmes propriétés que les eaux ferrugineuses de Pougues, près de Nevers.
L'ancien restaurant de Franchard.
Médaillon du souvenir 1914-1918.
Médaillon de grès scellé sur un rocher à la mémoire des forestiers : Closier, Malherbe, Thilly et Tondeur, morts pour la France pendant la Grande Guerre.
Chêne sessile remarquable, le George Sand.
Dans son roman intitulé « Elle et Lui » paru en 1859, George Sand se met en scène sous le nom de Thérèse et raconte une sortie en forêt avec Laurent, son amant, c’est-à-dire Alfred de Musset. « Après le dîner, ils sortirent pour courir la forêt par un clair de lune magnifique. Ils avaient loué des chevaux et un guide, lequel les ennuya bientôt par son baragouin prétentieux. »
Les deux amants rejoignent les gorges de Franchard et se mettent à escalader les roches énormes, Sand s’inquiète des acrobaties de Musset qui ne semble pas se rendre compte du danger, le poète a certainement déjà beaucoup bu et d’un coup il disparait — « Elle fut prise d’effroi, il pouvait être tombé dans quelque précipice. Ses regards interrogeaient en vain la profondeur du terrain herbu, hérissé de grosses roches sombres. Elle se levait pour essayer de l’appeler, lorsqu’un cri d’inexprimable détresse monta jusqu’à elle, un cri rauque, affreux, désespéré, qui lui fit dresser les cheveux sur la tête. »
Sand retrouve enfin Musset complètement hagard et saisit de tremblement — « Ah ! te voilà, lui dit-il en lui saisissant le bras. Tu as bien fait de venir ! j’y serais mort ! »
Sand comprend que Musset vient d’avoir un accès de délire, une fois remis de ses émotions, il lui raconte son hallucination — « Il avait vu passer devant lui, sur la bruyère, un homme qui courait, pâle, les vêtements déchirés, et les cheveux au vent. Il a passé en me jetant un regard hébété, hideux, et en me faisant une laide grimace de haine et de mépris. Alors j’aie eu peur, et je me suis jeté la face contre terre, car cet homme… c’était moi ! »
Alfred de Musset et George Sand. Dessin au crayon d'Alfred de Musset, 1833.
Mare de Franchard (D).
Belvédère Marie-Thérèse (E).
En 1667, Louis XIV, désireux d'être agréable à sa femme, fit construire sur cette éminence rocheuse, un petit pavillon supporté par quatre piliers et éclairé par de grandes fenêtres. Ce pavillon, qui avait pris le nom de la reine, disparut en 1717, en même temps que l'abbaye. Hugues Oudin, sieur de Masingi, l'un des cent gentilshommes ordinaires de la maison du roi, écrit dans son manuscrit sur Fontainebleau, daté de 1716 : « Proche des marches en ruine (du pavillon) est une fontaine ou mare dite la Pierre de Saint-Félix ou de Franchard qui jamais ne tarit et dont l'eau découle d'entre un grand nombre de roches qui occupent tous les environs de cet endroit et sont hautes un peu plus que le rez-de-chaussée du pavillon. » Denecourt raconte avoir retrouvé, en 1866, les fondations du pavillon Marie-Thérèse.
À la mort de la reine Marie-Thérèse, le 30 juillet 1683, la cour vint passer six semaines de deuil à Fontainebleau. On y fut fort triste, le roi ressentait vivement la perte qu’il venait de faire « dans la personne d’une femme admirable qu’il ne lui avait jamais donné d’autre chagrin que celui qu’il recevait de sa mort ».
À la mort de la reine Marie-Thérèse, le 30 juillet 1683, la cour vint passer six semaines de deuil à Fontainebleau. On y fut fort triste, le roi ressentait vivement la perte qu’il venait de faire « dans la personne d’une femme admirable qu’il ne lui avait jamais donné d’autre chagrin que celui qu’il recevait de sa mort ».
Le pavillon de la reine, d'après A.L. Castellan.
Marie-Thérèse d'Autriche, reine de France, anonyme, Musée Carnavalet.
La roche qui pleure (*).
Cette roche laissait autrefois filtrer de l'eau goutte à goutte. La croyance populaire pensait cette eau miraculeuse pour les yeux des jeunes enfants. Le docteur Guérin, de Melun, la recommandait pour cet usage. Aujourd'hui la roche ne pleure plus, mais à la fin du XIXe siècle, les jeunes mères y baignaient encore le visage de leur nouveau-né, lors du pèlerinage de Franchard le jour de la Pentecôte. Colinet raconte avoir entendu les vers suivants, ils racontent pourquoi la roche ne pleure plus :
Voici la Roche-qui-pleure !
Les moines de ce canton
Mettant ses pleurs en flacon,
Avec ça, faisaient leur beurre.
Maintenant, qu’ils sont plus,
Ses regrets sont superflus !!
Les moines de ce canton
Mettant ses pleurs en flacon,
Avec ça, faisaient leur beurre.
Maintenant, qu’ils sont plus,
Ses regrets sont superflus !!
Clément Édouard Dorvet (1815-1884), historien amateur, chroniqueur à l'Abeille de Fontainebleau et secrétaire de la Sous-Préfecture, raconte que la Roche qui Pleure verse des larmes sur un crime dont elle a été témoin : Raoul de Monfort, jaloux de son frère Léonce qu'aimait la belle Blanche de Montfort, les auraient tués au pied de la Roche Grise, depuis Roche qui Pleure. Cela se serait passé sous le régne de Louis XI. Rapportée en 1871, cette légende semble être sortie tout entière de la tête de notre érudit local !
La Roche qui Pleure, la marchande de souvenirs
Rocher des Ermites (F), en face de la Roche qui Pleure.
Rocher des Ermites, lithographie tirée de l'album souvenir de Fontainebleau, avec reliure en bois de genévrier, édité par C.-F. Denecourt.
Un pique-nique au rocher des Ermites, début XXe siècle.
Pin sylvestre remarquable.
Roches de Neptune (G).
« Nous inclinons à gauche en longeant les roches de Neptune, désignées par la lettre G, et dont les dernières offrent de larges et profondes rainures creusées par le frottement des flots diluviens, à ce que prétendent les géologues. » Guide Denecourt, 18e édition, 1876.
Point de vue (H).
Roche étrange.
Roche du Géologue (*).
Grotte Philippe-Auguste (3).
En 1194, le roi Philippe II dit Philippe Auguste (1165-1223), fait don de l’ermitage de Franchard au frère Guillaume. Le surnom d'Auguste lui fut donné par le moine Rigord qui rédigea une chronique du règne, les Gesta Philippi Augusti. Ces textes furent repris par le moine Primat de Saint-Denis dans les Grandes Chroniques de France.
Philippe Auguste est l'un des monarques les plus admirés et étudiés de la France médiévale, en raison de la longueur de son règne, de ses importantes victoires militaires avec comme point d’orgue Bouvines et des progrès accomplis pour agrandir le royaume. Sous son règne, Paris se transforme. Philippe Auguste fait paver les rues, construire un mur d’enceinte, il crée l'Université et les Archives royales, fait construire le Petit Châtelet et la Tour Neuve, ébauche du futur Louvre.
Gravure tirée du livre « La France à travers les siècles »
Librairie Hachette, 1895.
Diane de Poitiers (1500-1566), fut pendant plus de 20 ans la
favorite d'Henri II, qui l'aima sincèrement, bien qu'elle fût de 20 ans
plus âgée que lui. Elle exerça une grande influence sur le roi,
catholique, elle était hostile aux protestants qui la vilipendaient en
l’accusant d’entretenir le roi dans le vice. Diane de Poitiers fut la protectrice
des premiers artistes de l’École de Fontainebleau comme Le Primatice,
Benvenuto Cellini et Philibert de l'Orme qu’elle fit nommer surintendant
des bâtiments royaux.
Diane de Poitiers au bain, par François Clouet, vers 1571.
National Gallery of Art, Washington.
Roche Jean Goujon (1).
Jean Goujon, né vers 1510, probablement en Normandie, est un
sculpteur et architecte surnommé le « Phidias français », il est une des
figures majeures de la Renaissance française. On ignore la date précise
de sa mort, une légende veut qu'il ait été assassiné le 24 août 1572,
jour de la Saint-Barthélemy. En fait on retrouve sa trace en Italie quelque temps après le massacre. Protestant, il s'était expatrié pour échapper aux haines des catholiques français.
Le rocher Jean-Goujon, vers 1950, avant que les arbres ne cachent le point de vue.
Gravure du rocher Jean Goujon.
Roche d'Anastasie (L).
La censure de la presse et de l’édition sous le Second Empire a un visage, celui de Madame Anastasie, créature revêche armée de ciseaux géants. Symbole de la nuit, la chouette qui l’accompagne évoque les croyances les plus obscures. La liberté de la presse sera assurée par la loi du 29 juillet 1881.
Dessin de Gill dans le journal L'éclipse, juillet 1874.
Le nom de cette roche est aussi un hommage au peintre Auguste Anastasi (1820-1889) qui fut l’élève de Jean-Baptiste Corot. Fils d’un peintre d’origine grecque établi à Paris, Anastasi entre à l'École des beaux-arts en 1849 et débute au Salon de 1843. Il peint des paysages des environs de Paris, de Normandie, de Hollande ou d'Italie, à Rome et surtout à Naples, mais aussi du Tyrol, dont il fit également des lithographies. Il vient fréquemment en forêt de Fontainebleau, de 1838 à 1868, séjournant à Chailly-en-Bière, Marlotte, Fontainebleau ou Barbizon. Le registre de l’auberge Ganne indique qu’il y a séjourné à plusieurs reprises de 1848 à 1850. Il collabore comme lithographe aux revues L'Artiste et Les Artistes contemporains. Il lithographie des œuvres d'après Rosa Bonheur, Corot, Isabey ou Théodore Rousseau. Atteint de cécité, à partir de 1860, il cesse de peindre après 1870.
Grès de la forêt par Auguste Anastasi.
Haute Roche (N).
Montée vers le sommet du chaos.
Tunnel des Druides (O). Autrefois dénommé par Denecourt Passage sous la roche du Héron.
Belvédère des Druides (P).
Roche Couvrante (R).
Galerie du Rocher Déchiré (S).
Roche en forme de champignon (*).
L'Antre des Druides, lithographie tirée de l'album souvenir de Fontainebleau, avec reliure en bois de genévrier, édité par C.F. Denecourt.
Abri du frêre Guillaume (T).
Le frère Guillaume, chanoine de Saint-Euverte d’Orléans, s'installa à Franchard à la fin du XIIe siècle.
Frère Guillaume de Franchard,
Galerie des Assiettes du château de Fontainebleau.
Jean-Louis-Ernest Meissonier, (1815-1891), est un peintre et sculpteur français, spécialisé dans la peinture historique militaire. Au Rocher Cassepot (sentier n°3), on trouve une autre galerie de grès nommée : L’atelier Meissonier.
« Le jeune homme au livre » 1860, Musée de l’Hermitage.
Roche qui Balance (V).
Poire des Druides (*).
Labyrinthe des Druides (X,Y).
Dans son guide de 1867, Denecourt nomme un chêne : Gabrielle d’Estrées. Cet arbre était situé au croisement de la Route de la Roche qui Pleure et du sentier qu'il invente vers le rocher Henri IV. Aujourd'hui, un nouvel arbre remarquable l'a remplacé.
Gabrielle d'Estrées née vers 1591, est morte à Paris en 1599. Maîtresse et favorite d’Henri IV. Le roi conçoit pour elle une vive passion. Gabrielle lui résiste plus de six mois, mais finit par lui céder le 20 janvier 1591 au siège de Chartres. Il la marie par souci des conventions, puis demande à ce que le couple divorce pour la rendre libre, l'appelle à la cour, crée pour elle le duché de Beaufort et comble d'honneurs tous ses parents. Le projet de mariage qu'entretient Gabrielle d'Estrées avec Henri IV, est empêché par le Pape Clément VIII. Marguerite de Valois, épouse du roi depuis 1572, refuse la répudiation. La liaison adultère a déjà produit trois enfants. Le 23 février 1599 lors d'une fête au Louvre, le roi annonce son intention d'épouser Gabrielle en lui offrant l'anneau de son sacre. « La presque reine » est détestée par le peuple et l’aristocratie, les pamphlets la couvre d’injures, putain, duchesse d’ordure ... La mort soudaine de Gabrielle, le 10 avril 1599, met un terme au problème. Enceinte du quatrième enfant du roi, victime d'apoplexie foudroyante, elle meurt dit-on dans d’atroces souffrances, certains affirment qu'elle a été étranglée par le Diable. Au lendemain de sa mort, Henri IV écrit : « Mon affliction est aussi incomparable que l'était le sujet qui me la donne. Les regrets et les plaintes m'accompagneront jusqu'au tombeau. La racine de mon cœur est morte et ne rejettera plus... »
Gabrielle d'Estrées née vers 1591, est morte à Paris en 1599. Maîtresse et favorite d’Henri IV. Le roi conçoit pour elle une vive passion. Gabrielle lui résiste plus de six mois, mais finit par lui céder le 20 janvier 1591 au siège de Chartres. Il la marie par souci des conventions, puis demande à ce que le couple divorce pour la rendre libre, l'appelle à la cour, crée pour elle le duché de Beaufort et comble d'honneurs tous ses parents. Le projet de mariage qu'entretient Gabrielle d'Estrées avec Henri IV, est empêché par le Pape Clément VIII. Marguerite de Valois, épouse du roi depuis 1572, refuse la répudiation. La liaison adultère a déjà produit trois enfants. Le 23 février 1599 lors d'une fête au Louvre, le roi annonce son intention d'épouser Gabrielle en lui offrant l'anneau de son sacre. « La presque reine » est détestée par le peuple et l’aristocratie, les pamphlets la couvre d’injures, putain, duchesse d’ordure ... La mort soudaine de Gabrielle, le 10 avril 1599, met un terme au problème. Enceinte du quatrième enfant du roi, victime d'apoplexie foudroyante, elle meurt dit-on dans d’atroces souffrances, certains affirment qu'elle a été étranglée par le Diable. Au lendemain de sa mort, Henri IV écrit : « Mon affliction est aussi incomparable que l'était le sujet qui me la donne. Les regrets et les plaintes m'accompagneront jusqu'au tombeau. La racine de mon cœur est morte et ne rejettera plus... »
Louis des Balbes de Berton de Crillon (1543-1615) Colonel-général des gardes françaises, il se distingua par sa valeur sous les règnes des rois Henri II, François II, Charles IX, Henri III et Henri IV. Dans le guide Denecourt 18e édition, cette roche porte le nom d'Athalie, d'après la tragédie de Racine publiée en 1691.
Crillon, peinture anonyme, XVIIe siècle, Musée Calvet.
Passage de Sully (C).
Maximilien de Béthune, duc de Sully (1559-1641), maréchal de France, ami et ministre d'Henri IV. Un chêne porte son nom aux Gorges d'Apremont, classé arbre remarquable. Admirez-le ici.
Passage de la Roche du Dragon (D).
Banc de Roméo et Juliette (E).
Roméo et Juliette est une tragédie de William Shakespeare, publiée en 1597. Avec Hamlet, Roméo et Juliette est l'une des pièces les plus jouées de Shakespeare, ses nombreuses adaptations en ont fait l’histoire d’amour la plus connue. La pièce est jouée depuis plus de cinq siècles, elle est déjà très populaire du vivant même de son auteur. La date de la première représentation est inconnue, Le Premier Quarto, imprimé en 1597, affirme qu'elle a déjà été jouée avec succès. Il existe 24 opéras et de nombreuses symphonies ayant pour thème et titre la pièce de Shakespeare : Hector Berlioz en 1837, Charles Gounod en 1867, Tchaïkovski en 1869. Le célèbre ballet de Sergueï Prokofiev, fut composé en 1935. « West side story » avec une musique de Leonard Bernstein, est lancée à Broadway en 1957. Roméo et Juliette est peut-être la pièce de théâtre qui a connu le plus d'adaptations au cinéma, la première est réalisée par Georges Méliès, mais son film est aujourd'hui perdu. La première de l'opéra de Gounod eu lieu en 1867 au Théatre-Lyrique de Paris, Denecourt était un admirateur de Gounod, une paroi de grès porte son nom au Rocher Cassepot.
Portrait de Shakespeare, dit portrait « Cobbe » dévoilé en mars 2009.
Oratoire de la Reine Blanche (F).
Nul de sait qui est prénommée ainsi. Certains pensent que Blanche était Blanche de Castille, femme du roi Louis VIII. Pour d’autres, cela évoque la Dame Blanche, personnage fantomatique et troublant, qui selon la légende, annonce une mort subite. La Dame blanche est un opéra-comique en trois actes de Boieldieu, sur un livret d’Eugène Scribe, créé le 10 décembre 1825 à l’Opéra-Comique de Paris. Une tradition ancienne veut que les reines de France portent des vêtements blancs lors du deuil de leur royal époux. Ce qui leur valait le surnom de « reines blanches » ou de « dames blanches ». Ici à Franchard, ces blocs de grès furent baptisés ainsi par Denecourt en hommage à Hélène de Mecklembourg-Schwerin, veuve de Ferdinand-Philippe d'Orléans.
Portrait à l’encre de la duchesse d'Orléans, par Grevedon.
1837. Musée Marcelle Dessal, Dreux.
Louis IX de France (1214-1270) connu sous le nom de Saint Louis depuis sa canonisation par l'Église catholique romaine en 1297. Mort à Tunis pendant la huitième croisade. Il fut roi de France de 1226 à 1270. Saint Louis, de retour de Terre Sainte après sa première croisade, fonde dans l’enceinte du château de Fontainebleau, un hôpital, un couvent et une chapelle qu’il attribut au Trinitaitaires de la rédemption des captifs. Ces frères mendiants ont pour principale mission le rachat des prisonniers chrétiens détenus par les Maures. En guise de revenu, le roi cède à l’ordre de vastes parties de la forêt destinée au défrichement. Parmi les attributions dévolues au Trinitaires, ils doivent sonner la cloche de six à neuf heures du soir pour guider ceux qui pourraient être égarés dans la forêt. Saint Louis cède aussi à l’abbaye du Lys de nombreux arpents de la forêt de Bière, ainsi qu’à l’Hôtel-Dieu de Samois et à la léproserie de Courbuisson. Voir mon article intitulé Saint Louis contre les bandits, une histoire de la butte Saint Louis en forêt de Fontainebleau.
Portrait de Saint Louis par El Greco, autour de 1590, Musée du Louvre.
Charles Buls (1837-1914) est un homme politique belge, maire de la ville de Bruxelles. Surnommé le bourgmestre esthète pour son action de sauvegarde du patrimoine de sa ville et son embellissement. Il fut député à la chambre des représentants et président de La Ligue des Amis de la Forêt de Soignes, créée en 1909. Ce passage portait autrefois un autre nom, Denecourt écrit dans son Fontainebleau des voyageurs des trains de plaisir, publié en 1850 : « Le passage de la biche de l'Empereur, ainsi nommé parce qu'une pauvre biche blessée par Napoléon est venue mourir là. »
Rocher René Stevens (I).
René Stevens (1858-1937) est un peintre belge, dont le sujet de prédilection fut la forêt. Il est un des fondateurs et le premier président de La Ligue des Amis de la Forêt de Soignes.
Grotte Van der Swaelmen (J).
Louis Van der Swaelmen (1883-1929) est un architecte-paysagiste belge. Il a été le principal théoricien de la reconstruction de la Belgique après la Première Guerre mondiale, avec René Stevens, il est un des fondateurs le la Ligue des Amis de la Forêt de Soignes.
Portrait par Martin Monnickendam.
Passage des Amis de la Forêt de Soignes (*)
La forêt de Soignes est une forêt d'environ 5 000 ha située au sud-est de Bruxelles. Sa principale caractéristique est d’être composée à près de 80 % de hêtres issus de plantations ou de régénération naturelle, dont les hautes futaies on fait surnommer une partie du massif « la hêtraie cathédrale ». La Ligue des Amis de la Forêt de Soignes fut fondée en 1909, ses membres fondateurs prirent contacts avec l'Association des Amis de la Forêt de Fontainebleau, fondée en 1907, et une rencontre eut lieu à Franchard en juin 1914. La guerre interrompit les relations qui reprirent en 1922. Le 24 octobre 1970, un jumelage officiel entre les deux associations se déroula dans la Galerie des Cerfs du château de Fontainebleau.
Roches de Greuze (K).
Jean-Baptiste Greuze (1725-1805), est un peintre et dessinateur français.
Autoportrait vers 1769, Musée du Louvre.
« Le chapeau blanc » 1780, Musée des Beaux-Arts de Boston.
« Le chapeau blanc » 1780, Musée des Beaux-Arts de Boston.
Rocher de Clésinger (L).
Auguste Clésinger (1814-1883) est un sculpteur et artiste-peintre français, il épousa Solange Dudevant, la fille de George Sand, le 19 mai 1847.
Portrait photographique de Clésinger, auteur anonyme.
Sculpture « Bacchante couchée » 1848, Petit Palais.
Grand point de vue des Gorges de Franchard (M).
D'autres images du grand point de vue des Gorges de Franchard, ici.
Casquette du Jockey (*).
Ce bloc de grès, nommé par Denecourt « la casquette du jockey », a été vandalisé dans les années 1960. Le bloc fut poussé dans la faille qu'il surplombait. Dans sa chute, la casquette a perdue une partie de sa « visière ». En 2006, l'Association des Amis de la Forêt de Fontainebleau l'a sorti de son trou pour le replacer à quelques mètres de son emplacement original.
Le Sphinx des Druides au début du XXe siècle, sans arbres autour.
Velléda était une vierge prophétesse celte ou germanique (völva) du temps de Vespasien. Son nom signifie « celle qui voit ». Elle souleva une partie de la Gaule contre Rome.
Chateaubriand raconte dans son livre Les Martyrs, publié en 1809, les voyages d’Eudore, soldat de l’Empire romain. Eudore est commandant de l’Armorique, il fait prisonnier la prêtresse gauloise Velléda qui prépare une rébellion contre la domination romaine. Tel Actéon surprenant Diane, Eudore découvre Velléda dans les profondeurs secrètes d’une forêt enchantée. La druidesse ne devine pas la présence du soldat qui se met à la suivre : « Elle traversa d' abord une châtaigneraie dont les arbres, vieux comme le temps, étaient presque tous desséchés par la cime. Nous marchâmes ensuite plus d'une heure sur une lande couverte de mousse et de fougère. Au bout de cette lande, nous trouvâmes un bois, et au milieu de ce bois une autre bruyère de plusieurs milles de tour. Jamais le sol n'en avait été défriché, et l'on y avait semé des pierres, pour qu'il restât inaccessible à la faux et à la charrue. À l'extrémité de cette arène s'élevait une de ces roches isolées que les gaulois appellent Dolmin, et qui marquent le tombeau de quelque guerrier. Un jour, le laboureur, au milieu de ses sillons, contemplera ces informes pyramides : effrayé de la grandeur du monument, il attribuera peut-être à des puissances invisibles et funestes ce qui ne sera que le témoignage de la force et de la rudesse de ses aïeux. » Chateaubriand, Les Martyrs, Livre X.
La tour dans le parc de la maison de François-René de Chateaubriand à la Vallée-aux-Loups, où l’écrivain avait installé son bureau et sa bibliothèque, est appelée tour Velléda.
Chateaubriand raconte dans son livre Les Martyrs, publié en 1809, les voyages d’Eudore, soldat de l’Empire romain. Eudore est commandant de l’Armorique, il fait prisonnier la prêtresse gauloise Velléda qui prépare une rébellion contre la domination romaine. Tel Actéon surprenant Diane, Eudore découvre Velléda dans les profondeurs secrètes d’une forêt enchantée. La druidesse ne devine pas la présence du soldat qui se met à la suivre : « Elle traversa d' abord une châtaigneraie dont les arbres, vieux comme le temps, étaient presque tous desséchés par la cime. Nous marchâmes ensuite plus d'une heure sur une lande couverte de mousse et de fougère. Au bout de cette lande, nous trouvâmes un bois, et au milieu de ce bois une autre bruyère de plusieurs milles de tour. Jamais le sol n'en avait été défriché, et l'on y avait semé des pierres, pour qu'il restât inaccessible à la faux et à la charrue. À l'extrémité de cette arène s'élevait une de ces roches isolées que les gaulois appellent Dolmin, et qui marquent le tombeau de quelque guerrier. Un jour, le laboureur, au milieu de ses sillons, contemplera ces informes pyramides : effrayé de la grandeur du monument, il attribuera peut-être à des puissances invisibles et funestes ce qui ne sera que le témoignage de la force et de la rudesse de ses aïeux. » Chateaubriand, Les Martyrs, Livre X.
La tour dans le parc de la maison de François-René de Chateaubriand à la Vallée-aux-Loups, où l’écrivain avait installé son bureau et sa bibliothèque, est appelée tour Velléda.
Deux représentations de Velléda, à gauche par Charles Voillemot 1893,
à droite par Jules-Eugène Lenepveu « Druidesse de l'île de Sein » 1883.
Mare aux Pigeons.
Roche Dromadaire (*).
Cette croix s'est appelée Croix Saint Félix puis Croix Rouge. Le plan Defer de 1697 la nomme Croix Franchard. En 1786 est construit le socle de grès dù au grand maître des Eaux et Forêts André de Cheyssac. La croix de bois est détruite pendant la Révolution. Rétablie en 1827, en fer avec des Fleurs de lys qui ont été supprimées en 1830. En 1881, on a placé sur son socle une inscription rappelant les dégâts de l'hiver 1879-1880, aujourd'hui disparue.
Jean-Baptiste Oudry (1686-1755).
« Cerf aux abois dans les rochers de Franchard, forêt de Fontainebleau » 1738.
Carte du sentier des Gorges de Franchard dressée par Denecourt en 1851.
Revue et dessinée par Fortin, gravée par Schwaertzlé.
Carte du sentier des Gorges de Franchard dressée par Denecourt en 1851.
Revue et dessinée par Fortin, gravée par Schwaertzlé.