Le Rocher Cassepot, sentier Denecourt n°3

Le Rocher Cassepot fait partie d’une chaîne qui commence à l’est, à la Tour Denecourt, et se termine à l’ouest au Rocher Saint-Germain. Le sentier fut inventé par Charles Colinet et inauguré le 1er juin 1890. Colinet fit visiter son nouveau sentier au président Sadi Carnot et à sa femme en 1894. En 1900, un grand incendie ravagea le rocher. Cassepot était autrefois le nom donné à une plante : la raiponce à feuilles de bétoine, Phyteuma betonicifolium. Dès 1638, des carrières de grès y furent en exploitation. En 1652, un pâtre de Changy y est assassiné par Pierre Poissard, de Villiers-sous-Grès. L'assassin est exécuté le 29 mai de la même année, sur la place du marché de Fontainebleau.



Cassepot, le Vert-galant.
Dans une lettre datée du 25 mars 1689, Madame de Sévigné raconte à sa fille les aventures romanesques du comte Henri de Béthune, comte de Selles (1632-1690), que l’ont avait surnommé Cassepot : « Connaissez-vous M. de Béthune, le berger extravagant de Fontainebleau, autrement Cassepot ? Savez-vous comme il est fait ? Grand, maigre, un air de fou, sec, pâle, enfin un vrai stratagème. » 

 Marie de Rabutin-Chantal, connue comme Madame de Sévigné (1626-1696).

Henri de Béthune, dit Cassepot, n’avait aucune fortune personnelle et sa femme ne lui avait apporté aucune dot. Le couple en « était réduit à rien », ils se retirèrent à Fontainebleau. Aimant la forêt, ils allaient souvent se promener à cette roche appelée Cassepot. De là est venu le sobriquet d’Henri de Béthune. Après avoir perdu sa femme, son cœur resta jeune en dépit des années et ne put se résigner à la solitude. M. de Béthune était hébergé chez le duc d’Estrées, à l’hôtel de Lionne à Paris. La duchesse d’Estrées avait une très jolie petite sœur, une jeune femme de 17 ans, mademoiselle de Vaubrun. Cassepot, âgé de 57 ans, en tomba fou amoureux.

 Conçu par Le Vau, l’hôtel de Lionne a été construit en 1661 pour le marquis Hugues de Lionne, ministre des affaires étrangères de Louis XIV. À la mort du marquis, en 1682, l’hôtel devint la propriété du duc d’Estrées. Démoli en 1824, cet hôtel, se situait rue Neuve des Petits-Champs.

Les sentiments de M. de Béthune remontèrent aux oreilles de ses hôtes qui éloignèrent la jeune fille du Vert-galant en l’envoyant au couvent de Sainte-Marie du faubourg Saint-Germain. Cassepot se rendit immédiatement au couvent et avec quelques hommes défonça la grille à coup de bûches et enleva l’élue de son cœur. Le couple se réfugia chez le duc de Gèvres et y passa la nuit ensemble. Le lendemain, mademoiselle de Vaubrun fut ramenée chez elle. Le roi avait été mis au courant par M. de Gèvres de cette situation rocambolesque. Le duc d’Estrées, furieux, demandait la tête de Cassepot qui dut fuir à l’étranger. Henri de Béthune mourut en exil, une année après sa dernière passion amoureuse. Madame de Sévigné  termine sa lettre à sa fille en ces termes : « Que dites-vous de l’amour ? Je le méprise quand il s’amuse à de si vilaines gens. »

La Croix d'Augas.


La Croix d’Augas est mentionnée sur la carte dressée par Hugues Picart en 1624, elle portait alors le nom de Croix Dogast. Elle aurait été érigée par Jehan d’Auga, capitaine et gouverneur de Fontainebleau, grand forestier de la forêt de Bière de 1563 à 1583. Brisée à la Révolution, la croix est rétablie en grès en 1827, abattue par une tempête en 1900, elle est remplacée par une croix en bois, qui a été entièrement rénovée en 2016. À côté de la croix se trouve un des deux derniers restaurants situés en forêt, l'auberge de la Croix d'Augas.

Début du sentier n°3.

Pins noirs Laricio de Corse.


Pour rejoindre le Rocher Cassepot à partir du carrefour de la Croix d’Augas, le sentier traverse un bois de Pins noirs Laricio de Corse, une variété de Pinus nigra. Les premiers pins noirs plantés à Fontainebleau le furent en 1775, à l’initiative de M. Duvaucel, grand maître des Eaux et Forêts d’Ile-de-France.

Pinus nigra laricio corsicana

Carrefour de la Béhourdière.

Béhourder est un vieux mot qui signifie « jouter, quereller ». La Béhourdière est un lieu où l'on se bat en duel.

Carrefour Constantin.


Constantin Nikolaïevitch de Russie (1827-1892) est un membre de la Maison Romanov, Grand amiral de la Flotte impériale de Russie. Son frère aîné, le tsar Alexandre II, lui confie la mission de mener à bien la réforme d'émancipation des serfs, politique très impopulaire auprès de la noblesse. Constantin forme le Comité de réforme du servage en 1857 et s’oppose frontalement à ce qu’il nomme l'ignoble noblesse. Sa détermination et le soutien de son frère l’empereur aboutissent à l'émancipation des serfs, promulguée par un oukaze en 1861. Constantin fait une visite officielle en France en 1858, durant son séjour, il visite avec l’Empereur Napoléon III le palais et la forêt de Fontainebleau. L’écrivain Prosper Mérimée raconte dans sa correspondance, que le séjour du Grand-Duc ne c’est pas très bien passé, l’Empereur a annulé plusieurs banquets au grand désarroi de Constantin, amateur de bonne chère et de grands vins français, il profitera de son séjour en France pour acheter une barrique de Château d’Yquem 1847 pour 20.000 francs or, somme jugée extravagante pour l’époque.

 Le Grand-Duc Constantin Nikolaïevitch.

Belvédère Carnot (B).

La montée vers le Belvédère Sadi Carnot.
 
Rochers du Belvédère Sadi Carnot, début XXe siècle, avant les plantations de pins.


Sadi Carnot (1837-1894) fut député, préfet, ministre et président de la République française de décembre 1887 jusqu'au 25 juin 1894. Il fut tué à Lyon par l'anarchiste italien Sante Geronimo Caserio. Cet meurtre fit adopter par la Chambre des députés, la dernière des lois dites « scélérates », visant uniquement les anarchistes et leur interdisant tout type de propagande. Elle a été abrogée en 1992. Sadi Carnot repose au Panthéon à Paris, il est le seul président français qui y soit inhumé.

Après son acte, Caserio n'essaya pas de fuir, mais courut autour de la voiture du président en criant « Vive l'anarchie ». Devant le tribunal qui le condamna à mort, il déclara : « Eh bien, si les gouvernements emploient contre nous les fusils, les chaînes, les prisons, est-ce que nous devons, nous les anarchistes, qui défendons notre vie, rester enfermés chez nous ? Non. Au contraire, nous répondons aux gouvernements avec la dynamite, la bombe, le stylet, le poignard. En un mot, nous devons faire notre possible pour détruire la bourgeoisie et les gouvernements. Vous qui êtes les représentants de la société bourgeoise, si vous voulez ma tête, prenez-la ». Caserio fut guillotiné le 16 août 1894. Sur l'échafaud, il lança à la foule : « Courage, les amis ! Vive l'anarchie ! ». 

Sadi Carnot aimait particulièrement Fontainebleau et sa forêt où il passa tous les mois d’août et de septembre de 1888 à 1893.

Portrait de Sadi Carnot, Peinture de Théobald Chartran.
Portrait de Caserio, photo coloriée daté du 3 juillet 1894, Préfecture de Police de Paris.

Le monument Carnot à Fontainebleau, inauguré le 2 octobre 1895. 
Le buste est l'œuvre du sculpteur Émile Peynaud. 
Ce bronze fut fondu en 1941, sous l’ordre du gouvernement de Vichy.

Roche Caroline Dussaut (C).

Caroline Dussault et Marie Souvestre, fille de l'écrivain Émile Souvestre, ont créé en 1865 le pensionnat de jeunes filles « Les Ruches » à Avon. Hélène Vacaresco, poétesse de langue française et d’origine roumaine, y a fait son éducation. Caroline Dussault est morte en 1887, elle repose au cimetière d’Avon.

 Médaillon d’Aimé Millet ornant la tombe de Caroline Dussault.

Roche Céleste (D).


Rocher de la Cinquantaine (E).

Roche baptisée ainsi pour l'anniversaire de Charles Colinet lors de ses cinquante ans en 1889.

Sur le sentier.

Mares Froideau.



Thomas Froideau (1843-1890) fut un inspecteur de l'administration des Eaux et Forêts à Fontainebleau. Sur cette vue ci-dessus, on peut constater que le rocher Cassepot était au XIXe siècle complètement chauve de tout boisement.

Roche Balançoire.



Le guide forestier Anthelme Brulard (né en 1860), muni de ses accessoires (plaque au bras et corne d’appel), assis sur la roche Balançoire du rocher Cassepot, qui ne balance plus depuis mai 1955 par suite de la cassure de la diaclase transversale que l’on voit sur la photo à droite du guide. Carte postale éditée en 1908, n°162 de la série Ménard.


Ancienne carrière.





Point de vue de l’Esplanade (F).



Ce vaste point de vue est orienté vers le nord de la forêt.

Sur le sentier. 



 « Ayant admiré le merveilleux horizon qui se découvre du somemt de ce belvédère (Point de vue de l’Esplanade), nous descendrons dans un vallon désolé, où nous ne retrouverons que de rares pins, puis nous coupons la cavalière pour gravier et arriver bientôt sur un point culminant (G), origine de la corniche du Cassepot. » Charles Colinet, 34e édition.

Corniche du Cassepot (G).




Belvédère des trois Frères (H).

Roche du Vautour (I).


Rempart du rocher Cassepot (J).


Sentier de liaison 3-4.

Possibilité de rejoindre le Rocher Saint-Germain par ce sentier de liaison. Voir sa desciption en fin d'article.

Sur le sentier.


Belvédère du Sport (K).

Défilé de Gounod (L).


Charles Gounod (1818-1893) est un compositeur de l'école romantique, auteur de plusieurs opéras de deux symphonies et de nombreuses messes. Il étudia au Conservatoire de Paris puis à la Villa Médicis à Rome, à son retour à Paris en 1843, il accepte le poste d’organiste de la chapelle des Missions Étrangères située rue du Bac dans le XVIe arrondissement, il envisage alors de devenir prêtre. La révolution de 1848 le détourne de sa vocation religieuse, il préside ensuite les Orphéons de la Ville de Paris de 1852 à 1860. Son opéra Faust est joué au Théâtre-Lyrique en 1859 et remporte un succès considérable avec 70 représentations la première année, son autre succès est Roméo et Juliette, représenté pendant l’exposition universelle de 1867. Fuyant l’invasion prussienne de 1870, il s’installe en Angleterre où il réside jusqu’en 1874. Dans la dernière partie de sa vie, Gounod compose beaucoup de musique religieuse, où figurent un grand nombre de messes.

Charles Gounod par Mulnier et dessin par Ingres, 1841.

Chaos d’Emile Augier (M).



Émile Augier (1820-1889), poète et dramaturge, élu à l’Académie française en 1857. Dans ses pièces, Augier s'attaque à l'hypocrisie bourgeoise, à l'âpreté au gain, à l'adultère, aux jésuites, au cléricalisme.

Portrait d'Emile Augier par Adam-Salomon, 1870.

Point de vue de la Solle (N).



Défilé de Vaucouleurs (O).




Vaucouleurs est une commune située dans la Meuse. En 1429, bien qu’enclavée entre le duché de Lorraine (dépendant du Saint Empire) et celui de Bourgogne, inféodé aux Anglais, la ville de Vaucouleurs reste fidèle à Charles VII. Pour se rendre auprès du roi, Jeanne d’Arc vient ici demander une escorte. La Vaucouleurs est aussi une rivière des Yvelines, sa source se situe près de l'église de Boissets, autrefois considérée comme miraculeuse elle faisait l'objet d’un pèlerinage.

Grotte de la Pucelle (P).


Arche de Croizette-Desnoyers (*).

Gabriel Croizette-Desnoyers (1848-1902), fut Sous-Inspecteur puis Inspecteur de l’administration forestière à Fontainebleau de 1880 à 1897. Il fut un soutien actif de l'œuvre de Charles Colinet. Son père, Philippe Croizette-Desnoyers (1816-1887), fut ingénieur des Ponts et Chaussées, il participa à la construction de lignes de chemin de fer et à de nombreux ponts et tunnels.

Gabriel Croizette-Desnoyers, photo par Garriffier, ONF.

Point de vue Sylvestre (R).

Chaos du Rocher Cassepot.

Roche Paul Domet (S).

Paul Domet, sous-inspecteur des Eaux et Forêts à Fontainebleau et historien, auteur d’une : « Histoire de la forêt de Fontainebleau », éd. Hachette, 1873. Voir notre bibliographie sur Fontainebleau.

Retraite de l’anachorète.


Arcade de Jean-Jacques Weiss (T).


Jean-Jacques Weiss (1827-1891), homme de lettres, journaliste à la Revue contemporaine, fondateur du Journal de Paris, il fut proche des milieux bonapartistes. Gambetta le nomma directeur des Affaires politiques aux affaires étrangères. Il termina sa carrière, en tant que directeur de la bibliothèque du château de Fontainebleau.

Jean-Jacques Weiss, 1827-1891.

Arcade de Jean-Jacques Weiss (T)

Portique Francisque Sarcey.

Francisque Sarcey (1827-1899) est un critique dramatique et journaliste. Devenu professeur de lettres après des études à l'École normale supérieure, il s’oppose au régime impérial et se retrouve muté à de nombreuses reprises à travers la France. En 1867, il entre au journal Le Temps, comme critique dramatique. Chaque lundi, il critique les pièces de la semaine et donne une analyse d'art dramatique. Il y tiendra sa rubrique pendant 32 ans, jusqu'au 8 mai 1899, huit jours avant sa mort. Ses articles donnent lieu à des polémiques, mais il est craint. Enrôlé dans la garde nationale durant le siège de Paris, il tire de cette expérience un livre de souvenirs. Pendant la Commune, il publie une brochure hebdomadaire, Le Drapeau tricolore. Il y écrit une série d'articles anticommunards dans lesquels il se résout à ce qu'on doive fusiller « 80 000 gredins » pour sauver l'ordre bourgeois et républicain, s'en prend violemment à Jules Vallès, « rongé de ce double cancer de la haine et de la fainéantise », et même à Victor Hugo, « le manitou de la Commune ».


Francisque Sarcey était surnommé « l'oncle », son opinion était capitale pour le succès des pièces. Émile Zola écrit de lui dans un article hostile : « Dès qu’il entre [dans un théâtre], un murmure court de loge en loge. On se penche pour l’apercevoir, les maris le montrent à leur femme, des jeunes filles le contemplent. [...] Les chuchotements sont longs à apaiser : « Sarcey ! Sarcey !... Où donc ?... Tenez, ce gros là-bas qui manque d'écraser une dame. » [...] S’il applaudit, la fortune de l’œuvre est faite ; s’il bâille, tout est perdu. »

Francisque Sarcey, photo d’Eugène Pirou.

Atelier de Meissonier (U).


Jean-Louis-Ernest Meissonier (1815-1891) est un peintre et un sculpteur, spécialisé dans les peintures historiques. Protégé de Napoléon III, il accompagna ce dernier durant la campagne d’Italie et assista à la bataille de Solférino.

La campagne de France, peinture de Meissonier, 1864, Musée d’Orsay.

Autoportrait, 1889.

La barricade, aquarelle daté de 1848, Musée d'Orsay. L'atelier de Meissonier à Poissy.


Sentier de liaison 3-4.


Du Rocher Cassepot au Rocher Saint-Germain par le Cabaret Masson.


Brèche de Noblemaire (K).


Gustave Noblemaire (1832-1924), né à Dieutz en Moselle, polytechnicien, ingénieur des Mines, il participa à la construction du réseau ferré espagnol et algérien, alors colonie française, notamment la ligne Alger - Oran. En 1864, il entre à la compagnie de chemin de fer  P.L.M. (Paris, Lyon, Méditerranée), il en est le directeur de 1878 à sa retraite en 1907. Noblemaire est un des donateurs de la souscription ouverte par Charles Colinet. 

 Gustave Noblemaire

Roches de Massenet (J).


Jules Massenet (1842-1912) est un compositeur de musique prolifique, célèbre pour ses opéras qui influencèrent Puccini et Debussy. Fils d’un riche industriel de Saint-Étienne, sa famille déménage à Paris en 1848, sa mère l’initie à la musique et il entre au Conservatoire de Paris à l'âge de onze ans. Admis à la villa Médicis après avoir remporté le grand prix de Rome en 1863, il rencontre à cette occasion Franz Liszt avec qui il restera ami. Massenet prend part à la guerre de 1870 puis connait le succès avec la suite symphonique Pompéia, il reçoit la légion d'honneur en 1876. En 1884, est créé à l'Opéra-Comique un de ses ouvrages les plus populaires, Manon, d'après le roman Manon Lescaut de l'abbé Prévost. Ses autres œuvres Hérodiade, Le Cid, Le Jongleur de Notre-Dame rencontrent la faveur du public. Sensible aux sujets religieux, Massenet a été considéré comme l'héritier de Charles Gounod. Il habita Avon et Marlotte, il est inhumé à Égreville, village où il possédait un château.

Jules Massenet, photo de Nadar.

Roche d’Olivier Métra (I).


Olivier Métra, (1830-1889) fut un compositeur et chef d'orchestre réputé pour ses musiques de danse. Né à Reims, fils du comédien Jean-Baptiste Métra, Olivier joua, dès l'âge de cinq ans des petits rôles dans une foule de pièces sur les théâtres de province. En 1842, il jouait avec son père au théâtre des Jeunes-Élèves dirigé par le magicien et ventriloque Louis Comte. En 1846, une loi interdisant de faire jouer les enfants au théâtre, Olivier commença des études au Conservatoire de Paris et remporta un premier prix d'harmonie en 1854. Il se livra alors à la composition tout en devenant chef d'orchestre de bals, et publia bientôt ses premières valses, dont l'une, le Tour du monde, obtint un grand succès. Vers 1855 il entra, au service des Frères Mabille qui avaient fondé dans l'actuelle avenue Montaigne, le bal Mabille, devenu l'établissement de danse le plus en vogue de la capitale. En 1863 il composa la Valse des Roses et la vendit à son éditeur 150 francs. Ce dernier fit fortune avec cet air, qui ne rapporta pas un sou de plus à Métra, mais qui permit au compositeur d’acquérir une grande réputation. Cette valse est encore très fréquemment jouée à l’accordéon et sur les orgues de Barbarie.


Le jeune musicien fréquenta la Bohème parisienne et fut l’ami d’Alexandre Schanne (le Schaunard des Scènes de la vie de Bohème d’Henri Murger), des écrivains Champfleury et Charles Barbara avec qui il fonda le Quators de l'Ile Saint Louis. Métra fréquentait la brasserie de la rue des Martyrs en compagnie de Murger, de Neuville, Pelloquet, Glatigny et leurs nombreux camarades de boisson. C'est pour les Folies Bergère qu’il écrivit la musique d'un grand nombre d'opérettes et de ballets. Le véritable domaine de Métra, c'était la musique de danse, où l'on peut dire qu'il était passé maître. Ses valses surtout, lui ont fait un renom européen, il a conduit à diverses reprises les bals de l'Opéra-Comique et ceux de l'Opéra. Vers 1873, Métra fit édifier en bord de Seine, à Bois-le-Roi, une maison qu'il baptisa les Roses et qui existe toujours. En 1892, un monument fut inauguré sur la tombe du compositeur au cimetière de Bois-le-Roi.

Caricature de Gill, 1879.

Route Eugénie.


Le sentier de liaison 3-4 croise la Route Eugénie, hommage à l'impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III. Peinture de Franz Xaver Winterhalter.

 La route Eugénie par Émile Berton.
 
Les Capricieuses (H).


Rocher du Père la Victoire (G).

Georges Clemenceau (1841-1929) est issu de la bourgeoisie protestante de Vendée, son père est un fervent républicain qui aura une grande influence sur Georges, lui transmettant les idéaux de 1789. Clémenceau s'installe à Paris en 1861 et se met à fréquenter les cercles républicains du Quartier Latin. Il fonde un journal ouvertement hostile au second Empire, ce qui lui vaut d’être emprisonné pendant deux mois. Il s’engage en politique lors de la défaite de 1870 et participe à la proclamation de la Troisième République, il est nommé maire provisoire de la commune de Montmartre. Sur les hauteurs de Paris, il rencontre une institutrice de quartier qui l’impressionne par son idéologie anarchiste, c’est Louise Michel. N’ayant pu revenir dans Paris suite à un voyage à Bordeaux, il échappe aux massacres de la Semaine Sanglante.



Après l’écrasement de la Commune, Clémenceau est élu député en 1876 et s’impose comme le chef des républicains radicaux (extrême gauche). Il lutte pour l'amnistie des Communards, loi qui sera votée en 1880. Après cette victoire il engage de nouveaux combats : la séparation de l'Église et de l’État, l’instauration de l’impôt sur le revenu, la limitation de la durée légale de la journée de travail, la retraite des vieux travailleurs, le rétablissement du divorce, la reconnaissance du droit syndical, l'interdiction du travail pour les enfants en dessous de 14 ans... Réélu aux législatives de 1881, Clémenceau gagne alors son surnom de Tigre. Il s’insurge vigoureusement contre le discours de Jules Ferry qui invoque  le « devoir » qu'ont les « races supérieures » de « civiliser les races inférieures ». Pour Clémenceau, plutôt que de diffuser la « civilisation française » dans le monde, il vaut mieux lutter contre la misère en France et faire avancer les droits sociaux.

 Georges Clémenceau photographié par Nadar.

En 1893, il perd son poste de député, mais l’affaire Dreyfus lui permet de revenir au premier plan, c’est lui qui trouve le titre à l’article de Zola, le fameux « j’accuse », publié le 13 janvier 1898 dans le journal l’Aurore. En 1902 il est élu sénateur du Var, l’année suivante il accepte le poste de ministre de l’Intérieur déclarant être « le premier des flics de France », formule qui restera dans les esprits. En 1906, alors âgé de 65 ans, Clémenceau accepte la présidence du Conseil et engage de nombreuses réformes sociales. Mais c’est aussi le divorce avec la gauche socialiste et syndicaliste dont il a fait parti. Clémenceau se dévoile comme un briseur de grève lors de émeutes des vignerons du Languedoc en 1907. Son gouvernement tombe au bout de trois ans, ce qui est déjà un exploit de longévité durant la Troisième République.

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate en juillet 1914, Clémenceau refuse d’entrer au gouvernement, il ne veut que la présidence du Conseil ou rien. Durant les premières années de guerre, il fustige les généraux et défend l’idée que c’est aux civils du gouvernement de commander l’état-major. Il défend l’Union sacrée, lutte contre le défaitisme, l'antimilitarisme et le pacifisme, il fustige l’offensive désastreuse du Chemin des Dames, si couteuse en vie humaine. Enfin, suite à la très difficile année 1917, Clémenceau est élu à la présidence du Conseil par Poincaré. Alors âgé de 76 ans, le Tigre réussit à restaurer la confiance, cela passe par de véritables purges de fonctionnaires et de militaires jugés, à juste raison, comme incompétents. Clémenceau gouverne par décrets et renforce considérablement l’économie de guerre, il s'oppose à tout ceux qui veulent une paix négociée. Il passe un tiers de son temps à visiter le front suscitant l'admiration des poilus pour son courage, n’hésitant pas à s’avancer au plus près des lignes ennemies.

 Clémenceau visitant le front en 1918.

Le 8 mars 1918, il présente son programme de gouvernement en déclarant : « Ma politique étrangère et ma politique intérieure, c'est tout un. Politique intérieure ? Je fais la guerre. Politique étrangère ? Je fais la guerre. Je fais toujours la guerre. » Churchill sera inspiré par l’attitude de Clémenceau et dira de lui « Dans la mesure où un simple mortel peut incarner un grand pays, Georges Clémenceau a été la France. » Après le 11 novembre 1918, à son surnom de Tigre vient s'ajouter celui de Père la Victoire, son prestige est immense, les français lui sont reconnaissants de sa volonté de fer, ce qui lui vaut une ferveur incroyable dans l’opinion publique.

Roche du Dix-Sept (F).


Passage de Legouvé (E).



Ernest Legouvé est un auteur dramatique et poète français (1807-1903), élu à l’Académie française en 1855. Il adhéra à  la ligue de la patrie française et fut contre la réhabilitation de Dreyfus. Ami d’Hector Berlioz et de Samuel Hahnemann, inventeur de l’homéopathie, qui essaya de soigner la fille de Legouvé.

Passage de la Roche Aérienne (D).


Roche de Jeanne Hachette (C).


Jeanne Laisné ou Fourquet, connue depuis le XVe siècle sous le nom de Jeanne Hachette. Née le 14 novembre 1454 à Beauvais, décédée dans la même ville à une date inconnue. Jeanne Hachette est une figure emblématique de la résistance française face à Charles le Téméraire. Sa mémoire a été réactivée en 1920, par les républicains partisans de la laïcité, au moment de la canonisation de Jeanne d'Arc. L'image de Jeanne Hachette devait exclure les catholiques du consensus national en proposant un équivalent laïc à Jeanne d'Arc.

Jeanne Hachette repoussant les soldats de Charles le Téméraire durant le siège de Beauvais.

Hêtre et chêne dans la parcelle 240, en exploitation par l'ONF. Route du Luxembourg.

« Chasse impériale de Napoléon III en forêt de Fontainebleau, bat l'eau au rocher du Cassepot ».
Lithographie d’après un dessin de Frédéric Henri Schopin, 1853. Senlis, musée de la Vénerie.

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