Sentier Denecourt n°10 - Le rocher d’Avon.

Ce sentier fut inventé par Denecourt en 1849, « le rocher d’Avon forme une chaîne de trois kilomètres de longueur sur une largeur moyenne de huit cents mètres. Ses gorges, ses vallées et ses mamelons diversement espacés et diversement élevés, sont principalement boisés de pins mélangés de quelques bouleaux, de quelques maigres chênes et de châtaigniers. » Le départ du sentier se situe Route de Maintenon. Cette route aurait été tracée au début du XIXe siècle, elle n’existe pas sur la carte de 1725 et de 1771 mais elle apparaît sur la carte de 1809. Les appartements de Madame de Maintenon se trouvaient au-dessus de la Porte Dorée, elle pouvait admirer le Rocher d’Avon qui était alors bien dénudé. Les premières plantations de pins eurent lieu à la fin du XVIIIe siècle, mais l’invasion des troupes étrangères en 1814 ruina complètement les tentatives de boisement du rocher d’Avon. Voir le sentier sur Google map, ici.
 



Fontainebleau, Avon et le viaduc de Changis vus du Rocher d'Avon. 
Gravure tirée de la 16e édition du guide Denecourt, 1856.

Route de Maintenon.




Madame de Maintenon, née Françoise d’Aubigné (1635-1719), épouse à l’âge de seize ans, le poète burlesque Paul Scarron, de vingt-cinq ans son aîné et gravement handicapé. Scarron est l’ami de nombreux artistes et tient un salon animé par son épouse. À la mort de son mari, la reine mère Anne d’Autriche lui accorde une pension, François se lie d’amitié avec Madame de Montespan et prend un amant. Puis elle décide de se forger une image de femme pieuse et dévote, ce qui lui vaut la charge de gouvernante des enfants illégitimes du roi Louis XIV. Le roi l’apprécie et lui fait don de grosse somme d’argent qui lui sert à acheter le château et le titre de Maintenon. La disgrâce progressive de Madame de Montespan, compromise dans l’affaire des poisons, la mort de Mademoiselle de Fontanges, dernière favorite du roi, puis celle de la reine Marie-Thérèse d'Autriche, permet à la marquise de Maintenon de prendre un ascendant grandissant sur le roi qui finit par tomber amoureux. Âgée de près de quarante-huit ans, elle épouse secrètement, dans la nuit du 9 au 10 octobre 1683, le roi de France. En 1715, trois jours avant la mort du roi, Madame de Maintenon se retire à Saint-Cyr dans la Maison royale de Saint-Louis, pensionnat chargé de l'éducation des jeunes filles nobles et désargentées qu’elle a fondée en 1686. Elle y meurt le 15 avril 1719.

 Madame de Maintenon par Pierre Mignard, vers 1694, Château de Versailles.

Rocher Lapito (A).

Louis-Auguste Lapito (1803-1874) est un peintre paysagiste, il fait sa première exposition au Salon de Paris en 1827, et continu à exposer au Salon jusqu'en 1870. Lapito est un peintre qui représente une nature arrangée, peinte avec minutie, conformément à l'idéal du paysage classique. Ce type de peinture était typique de l'art officiel sous la monarchie de Juillet.

 « Le grand arbre en automne, forêt de Fontainebleau » par Lapito.

La femme-qui-dort et l’homme-qui-veille (B).



« Bientôt on arrive à l’Homme qui veille et à l’Homme qui dort. Le premier, dit-on, est un géant antédiluvien pétrifié, et à moitié couché, le coude appuyé sur la bruyère; on distingue toutes ses formes sous la draperie de son manteau. Le second est une masse plus énorme, où l’on voit étendu, comme sur un sarcophage, un colosse trépassé : c’est le lit de Procuste, fameux voleur. La nature a tellement favorisé ces deux blocs, qu’un peu de travail suffirait pour qu’ils fussent réellement ce qu’ils ont grande envie de paraître. » Indicateur de quatre promenades historiques et pittoresques dans la forêt de Fontainebleau par Alexis Durand, 1851.

Grotte de la Biche Blanche (C).


La biche blanche est un animal fabuleux présent dans de nombreux contes et légendes médiévaux. Elle apparaît comme un animal fantastique surgi de l'au-delà pour égarer les chasseurs. Certaines femmes se métamorphosent la nuit venue en biche blanche, suite à une malédiction et attendent qu'un chevalier leur donne un baiser d'amour pour reprendre forme humaine.

Rocher Chenavard (D).

Paul-Marc-Joseph Chenavard, (1808-1895) est un artiste peintre, il étudie son art avec Ingres et Delacroix. Influencé par les idées philosophiques d’Hegel et de Pierre-Simon Ballanche, il considère que le but de l'art doit être humanitaire et civilisateur. Cela lui vaudra les foudres de Balzac et de Baudelaire contre l'art philosophique. Incompris et rejeté par ses contemporains, il dira de lui : « Je me considérais déjà au milieu de mes cartons comme un philosophe ou plutôt comme un prêtre fondant une nouvelle religion. L'art n'est autre chose pour moi que l'instrument, le moyen qui me sert à rendre aux yeux du peuple toutes les traditions sensibles et équivalentes, à ériger enfin la raison en dogme et l'homme en divinité. Toute religion n'est autre chose, à mon sens, que la plastique des idées ».

 Portrait de Chenavard par Gustave Courbet.

 « L’enfer de Dante » par Chenavard, Musée Fabre.
  
Pins maritime remarquables.


Banc de Cécile (E).


Ancien point de vue des Cascades (F).

« Immédiatement après ce chemin nous gravirons légèrement pendant un instant, pour passer près de la lettre F qui signalait autrefois, avant qu’il ne fût masqué par la pousse des arbres, un joli point de vue sur la ville et le château. En face de cette lettre F se trouve un marchand de rafraîchissements qui serait plus utilement placé au but le plus éloigné de la promenade. » Denecourt, 1873.

Roches remarquables et anonymes.




Roche d'Étienne Berce (*).

Jean-Étienne Berce (1803-1879) est un célèbre entomologiste, auteur de la Faune des lépidoptères de France, publié en 1867, il fut président de la Société entomologique de France.

Belvédère Louis VII (G).


« De cette crête rocheuse on jouissait d’un admirable point de vue avant la croissance de ces malencontreux pins, qui, aujourd’hui, le voilent complètement, puisse-t-il nous être rendu, lui ainsi que bien d’autres que nous signalerons également à la sollicitude de l’Administration ! » Denecourt, 1873. Aujourd’hui, le problème est toujours le même.


En 1137, la première année du règne de Louis VII, dit le Jeune, Fontainebleau entre dans l’histoire. Pour la première fois, une charte royale est datée de ce château. Un relais de chasse avait été bâti par le père de Louis VII, le roi Louis VI dit le Gros, voire sous son grand-père Philippe Ier, sous le règne duquel le Gâtinais, qui appartenait auparavant au duché de Bourgogne, fut annexé au domaine royal. La légende raconte qu’un chien de chasse nommé Bliaud aurait découvert une source en forêt de Bière, ainsi est né le nom de ce château Fons Bleaudi, Fontainebleau. En 1160, un document parle d’un palatium, un palais de Fontainebleau, le vieux relais de chasse s’est transformé en un véritable château. En 1169, Louis VII fonde une chapelle dans le château, placé sous la protection de la Vierge et de saint Saturnin, elle est bénie par Thomas Becket, l’archevêque de Canterbury, alors en exil en raison du conflit qui l’oppose à Henri II d’Angleterre. Louis VII meurt en 1180, il est inhumé non loin de Fontainebleau, dans l'abbaye cistercienne de Barbeau, qu’il avait fondée près de la Seine, entre Héricy et Fontaine-le-Port. Le fils qu’il a eu avec Adèle de Champagne lui succède, il porte le nom de Philippe II dit Philippe Auguste.

Louis VII, gravure de Nicolas de Larmessin, 1690.

Gravures et roche du Belvédère Louis VII.


 


Val de Thébaïde (H).


La Thébaïde est un désert de Haute-Égypte où aurait vécu Antoine le Grand, premier ermite chrétien. Le mot est devenu synonyme d'un lieu isolé et propice au recueillement. Dans la mythologie grecque, la Thébaïde est une guerre entre les deux fils d’Oedipe pour la possession du royaume de Thèbes. C’est aussi le nom de la première tragédie de Racine, représentée le 20 juin 1664 au Palais-Royal, plaidoyer pour la monarchie de droit divin et de droit du sang.

La Thébaïde, Galleria dell'Accademia de Florence.
Peint entre 1450 et 1475 par Paolo Uccello (1397-1475).

Roches perçées, sentier de Charles et d’Amélie.



« Mais remarquons d’abord dans le sentier ces formidables masses de grès dont nous longeons la base. Une de ces énormes roches est comme trouée d’un coup d’obus. » Denecourt 1873.

Rocher gravé.



« Rocher d’Avon, verglas de 1878 et froids de l’hiver 1879 - 1880, pins maritimes détruits ».
En décembre 1879, les températures descendent à plus de –25° pendant plusieurs semaines. C’est le plus grand froid du XIXe siècle, de nombreux peintres illustrent l’hiver glacial qui s’abat sur l’Europe du nord : Sisley, Renoir, Monet, Caillebotte ... Voir l’excellent article de Reynald Artaud sur le site « météo passion » ici.

Paris durant l'hiver 1879-1880.

Belvédère Louis-Philippe.







Le vieil Avon et son église vu du Belvédère Louis-Philippe, ainsi nommé car le roi en fit l'ascension en 1832.

Portrait de Louis-Philippe en 1839 par Franz Xaver Winterhalter. 
Musée de Versailles.

Point de vue Bournet.



Bournet fut conseiller municipal de la ville de Fontainebleau, rival puis associé de Denecourt pour la création des sentiers. Il est l'inventeur du sentier des Demoiselles.

Dame Jeanne d'Avon et la roche qui tourne.



Un des plus hauts rochers de la forêt, nommée ainsi en référence à la Dame Jeanne de Larchant.

Gravure d'Antoine-Laurent Castellan, 1840. Photo du début XXe siècle.

Pétroglyphes anciens sous le rocher de la Dame Jeanne.

Pins maritimes en fin de vie.



En 1825, le baron de Larminat, conservateur des Forêts, fit planter sur le Rocher d'Avon, de nombreux pins maritimes, alors appelés pin de Bordeaux. L'administration forestière fit mander un résinier originaire de Saubusse dans les Landes pour tenter d’exploiter commercialement la résine de ces pins plantés précédemment en 1809. Ce fut un échec, le rendement était très mauvais. Cet arbre qui vient d'un climat plus chaud et transplanté en forêt de Fontainebleau perd une grande partie de ses sucs résineux.

La Sybille d'Avon (I).

Une sibylle est une « prophétesse », une femme qui fait œuvre de divination.

Peinture d'Henri Mauperché (1602-1686). Paysage avec le temple de la Sybille.
Musée Bossuet, Meaux.
  
Station du Solitaire d'Avon (J).



Rocher de Mélusine (K).


Mélusine est une femme légendaire, souvent vue comme une fée et issue des contes populaires et chevaleresques du moyen âge. Son histoire est immortalisée par Jean d'Arras, dans son roman : « Mélusine ou la noble histoire de Lusignan » qu'il offrit le 7 août 1393 à Jean de Berry.

Illustration du Roman de Mélusine par Guillebert de Metz, 1410.

Grotte d'Hégésippe Moreau.



Hégésippe Moreau est un écrivain, poète et journaliste, né et mort à Paris (1810-1838). De son vrai nom Pierre-Jacques Roulliot, il adopte son pseudonyme en publiant ses premiers vers en 1829. Il fit ses études au séminaire d’Avon. Il participe à la révolution de Juillet 1830 mais abandonne vite ce qui n’est « pas une carrière » (Sainte-Beuve) et vit en bohème. Une rue de Paris porte son nom. Ses poèmes sont à lire ici. 

Portrait d’Hégésippe Moreau par G. Graal.

Manoir d’Oberman.

« Suivons le sentier à droite pour descendre tout à l’heure dans un antre des plus saisissants, formé et abrité par d’effroyables masses de grès et dont la sortie aboutit dans un lieu non moins saisissant. Lorsque nous avons découvert cet antre, il y a trente ans, il était clos et n’avait qu’une seule et étroite entrée. S’il forme depuis vingt ans une sorte de tunnel, c’est parce que nous tenions à mettre en lumière et rendre accessibles ces parages si sauvages et si déserts comme nous l’avons fait dans tous les autres sites de la forêt. Ce passage souterrain et ses abords nous ont paru d’un aspect si imposant que nous l’avions nommé le passage des Portes-de-Fer. Mais depuis nous avons cru devoir changer ce nom en celui-ci : le manoir d’Obermann. Ce changement de baptême nous fut suggéré par la lecture d’un livre où il est dit que le bon Obermann, attristé de voir que tout n’est pas rose dans le meilleur des mondes possible, était venu il y a quelque soixante ans dans nos déserts de Fontainebleau, pour y trouver ce qu’on ne rencontre guère dans le tourbillon de la société, c’est-à-dire le calme, la solitude et surtout la contemplation de la sauvage et pittoresque nature. » Denecourt 1873.

En 1804, Etienne Pivert de Sénancour (1770-1846) publie son roman « Oberman » qui passe inaperçu. Ce livre difficile ne pouvait atteindre un vaste lectorat lors de sa parution. Il fut redécouvert avec ferveur par les romantiques qui y puisèrent en partie leur inspiration. Sainte-Beuve, George Sand et Charles Nodier, lancèrent cette œuvre qui connut alors une première réédition en 1833 puis en 1840. Sénancour magnifie la forêt de Fontainebleau, il y exprime son amertume à travers le journal intime d'un héros malheureux, dévoré d'ennui, de doutes et d'inquiétudes. Ce qui l'occupe, l'accable et le consume, c'est non seulement l'énigme de son existence individuelle, mais le vaste et redoutable problème de la destinée humaine. Le médaillon fut posé en 1931, d’après une gravure de David Angers.


« Je ne m’oriente point ; au contraire, je m’égare quand je puis. Souvent je vais en ligne droite, sans suivre de sentiers. Je cherche à ne conserver aucun renseignement, et à ne pas connaître la forêt, afin d’avoir toujours quelque chose à y trouver. Il y a un chemin que j’aime à suivre, il décrit un cercle comme la forêt elle-même, en sorte qu’il ne va ni aux plaines ni à la ville ; il ne suit aucune direction ordinaire, il n’est ni dans les vallons, ni sur les hauteurs ; il semble n’avoir point de fin ; il passe à travers tout, et n’arrive à rien : je crois que j’y marcherais toute ma vie. » Oberman.

Rocher Lamartine (L).

Alphonse de Lamartine (1790-1869) est un poète, romancier, dramaturge et homme politique. Né à Mâcon dans une famille de petite noblesse, Lamartine passe son enfance en Bourgogne du Sud, à Milly où se situe le petit château familial. En 1816, il vit une histoire d'amour passionnée qui vire à la tragédie lorsque sa bien-aimée Julie, une femme mariée, meurt en décembre 1817. Il écrit alors les poèmes des Méditations dont le recueil est publié en 1820 et obtient un très grand succès. En 1830, devenu diplomate, il décide d'entrer en politique en se ralliant à la Monarchie de juillet, mais échoue à la députation. Il effectue alors un voyage où il visite la Grèce, le Liban et Jérusalem, relaté dans Voyage en Orient et marqué par le drame de la mort de sa fille Julia. En 1833, il est élu député et le restera jusqu'en 1851. Il devient républicain et joue un rôle primordial lors de la Révolution de 1848, proclamant la République, et assure pendant trois mois le poste de chef du gouvernement provisoire.

M. de Lamartine, haranguant le peuple à l'Hôtel de Ville, 26 février 1848. 

Admiré par toute la génération romantique et salué comme un des plus grands poètes français du XIXe siècle, Lamartine reste méconnu pour son engagement politique. Il est un des tout premiers à comprendre, avec Louis Blanc, les problèmes sociaux du XIXe siècle, il déclare, lors de l'un de ses discours à la Chambre : « Y a-t-il ou n'y a-t-il pas eu de Révolution Française quand on regarde notre ordre social et économique ? » Lui, le noble, l'héritier, il essaye de se faire admettre par la gauche, en écrivant sa magistrale Histoire des Girondins. C'est Lamarine qui inaugure la campagne des banquets, qui mènera à la Révolution de février 1848. 

 Lamartine par Henri de Caisne, 1839, musée de Mâcon. Photo par A. Martin, 1865.

Lors de la seconde République, les conservateurs voient en lui un rempart contre les rouges. Ils seront déçus, car Lamartine impose dans le gouvernement provisoire la présence de l'avocat Ledru-Rollin qui fait adopter le suffrage universel. C'est Lamartine qui augmente considérablement le salaire des instituteurs, impose l'impôt sur le revenu, nationalise les chemins de fer, lutte contre la concentration des sociétés de mines de charbon. C'est lui qui signe le décret d'abolition de l'esclavage du 27 avril 1848 et abolit la peine de mort pour « crime politique ». Tout cela le fait haïr de la classe possédante qui le considère alors comme un traître. Après la fermeture des Ateliers nationaux et les Journées de Juin, réprimées dans le sang par le général Cavaignac, Lamartine démissionne. Lâché par toute l'intelligentsia, seul Victor Hugo lui apporte un soutien sans faille. Il se présente à l'élection présidentielle qui porte au pouvoir Louis-Napoléon Bonaparte, le 20 décembre 1848. Son échec le pousse à se retirer de la vie politique. Lourdement endetté, il vend le domaine familial de Milly en 1860 et écrit des œuvres alimentaires, il s'éteint en 1869. 

Grotte des Méditations.

 « Grotte que nous rendrons plus spacieuse et plus intéressante quand la souscription nous en donnera les moyens. Pauvre souscription ! Les effroyables malheurs que le second Empire a déchaînés sur notre chère patrie ne sont guère faits pour la raviver. » Denecourt 1873

« Méditations poétiques » est un recueil de poèmes de Lamartine, publié en 1820.

Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières ?
Vains objets dont pour moi le charme est envolé ;
Fleuves, rochers, forêt, solitudes si chères,
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé.

Belvédère de Graziella (M). Autrefois appelé par Denecourt le belvédère Marie-Stuart.

« Graziella » est un roman d'Alphonse de Lamartine publié en 1852.

Retraite du Penseur (N). Autrefois appelée par Denecourt la « Retraite du Pasteur ».

En hommage à la célèbre statue d’Auguste Rodin. Le Penseur, encore en plâtre, fut exposé pour la première fois à Londres en janvier 1904, puis la même année, au Salon de la Société nationale des beaux-arts à Paris. Une partie de la critique tourna en dérision l'œuvre de Rodin : « C’est une brute énorme, un gorille, un caliban, stupidement obstiné, qui rumine une vengeance ». Le Penseur devait au départ représenter Dante devant les portes de l'Enfer, méditant sur son poème. La statue, devenue propriété de la ville de Paris grâce à une campagne de dons, est placée devant le Panthéon en 1914, avant d'être transportée en 1922 à l'hôtel Biron, qui deviendra le musée Rodin.

Le Penseur devant le Panthéon en 1914.

Les trois Parques (O).


Les Parques (du latin parcae) sont, dans la religion romaine, les divinités maîtresses de la destinée humaine, de la naissance à la mort. Elles sont généralement représentées comme trois femmes, des vieilles fileuses mesurant la vie des hommes.

 Estampe de Pierre Milan, 1545.

Galerie des deux Arsène (*).
 

En hommage à Arsène Houssaye et Arsène Alexandre.

Arsène Houssaye 

Arsène Houssaye (de son vrai nom Arsène Housset) est un écrivain né à Bruyère en 1814 et mort à Paris en 1896. Il participe au livre hommage à Denecourt, publié en 1855, avec un poème intitulé : « Visions dans la forêt ». Après s’être enfui de la maison familiale en 1832, il mène une vie de bohème à Paris et rencontre Théodore de Banville, Henri Murger, Charles Monselet, Champfleury et Charles Baudelaire. De 1849 à 1856, grâce à l'influence de l’actrice Rachel, il est nommé administrateur général de la Comédie-Française, où il fait entrer les pièces de Victor Hugo et d'Alexandre Dumas. Il devient directeur, en 1866, de la Revue du XIXe siècle. Après 1870, il fonde La Gazette de Paris puis La Revue de Paris et de Saint-Pétersbourg. En 1884, il fut président de la Société des gens de lettres. Émile Zola, qui fréquentait les mardis de Houssaye avenue de Friedland, l'appela, dans l'éloge funèbre qu'il prononça lors de ses obsèques le 29 février 1896 : « Un des derniers grands chênes de la forêt romantique. »

Arsène Alexandre par Jacques Émile Blanche.
Fine Arts Museums of San Francisco.

Arsène Alexandre (1859-1937) est un critique d’art, il collabore à l'Événement, au Paris et à l'Éclair et participe en 1894 à la fondation du journal satirique Le Rire dont il devient le directeur artistique. Il est ensuite critique d'art au Figaro. À propos des sentiers de la forêt inventés par Denecourt, il écrit : « Ils sont admirablement combinés, ces sentiers, pour la surprise et pour la pleine jouissance des trésors infinis de la forêt. Tous les dix pas, une petite touche bleue, modeste comme une violette, est tracée sur un roc ou sur un arbre ; on suit ces petits traits bleus aussi discrets et aussi rassurants que les cailloux du Petit Poucet. Tout est calculé profondément par un promeneur enthousiaste qui veut faire partager sa joie à ses frères : chaque sentier est un véritable poème qui a son exorde, son maximum d’intensité et son final ; tous ces petits poèmes se combinent, s’entremêlent pour former, à la fin, un majestueux et grisant ensemble. »
21e édition du guide Denecourt-Colinet. 

Rocher de la Thébaïde (*).

Grotte Levassor (P).



Pierre Levassor était un « acteur comique, né à Fontainebleau le 22 janvier 1808, il hésitait, assure-t-on, entre le séminaire et le théatre, lorsque sa famille le plaça dans le commerce. En 1830, il prit un engagement au théâtre des Nouveautés, dont la fermeture presque immédiate lui permit à peine de créer quatre ou cinq rôles. Rentré dans le commerce, il dut à Déjazet de débuter au Palais-Royal, où il acquit en quelques mois une rapide célébrité. Il resta presque toujours à cet excellent théâtre. En dehors de tous ses rôles, Levassor a chanté au Palais-Royal, la plupart des chansonnettes et parodies devenues populaires, c’est même par ce côté de son talent qu’il est le plus connu à l’étranger. Levassor est mort en 1869. » Denecourt, 18e édition, 1875. Voir aussi la rocher Levassor au Rocher des Demoiselles.

 Pierre Levassror.
 
Vallée de Miolan-Carvalho. 


Marie-Caroline Miolan-Carvalho est une cantatrice française (1827-1895). Elle est l’élève de Duprez au Conservatoire de Paris et fait ses débuts à Brest en 1849 dans Robert le Diable où elle tient le rôle d’Isabella. Elle débute à l’opéra Comique en 1850 et y crée Les Noces de Jeannette de Victor Massé, elle y interprète de grands rôles de 1849 à 1855, cette même année elle épouse le chanteur Léon Carvalho. Elle le suit en 1856 au Théâtre-Lyrique pour y jouer les principales héroïnes des opéras de Charles Gounod : Marguerite dans Faust (1859) et Juliette dans Roméo et Juliette (1867). Elle joue également dans le répertoire mozartien (Chérubin dans Les Noces de Figaro, Zerlina dans Don Giovanni, Pamina dans La Flûte enchantée), les textes étaient alors chanté en français. La Carvalho était une diva connue dans toute l’Europe.

 Caroline Carvalho en Marguerite dans l'opéra Faust de Gounod.
Photo atelier Carjat, 1873.

Grotte Heurteloup (Q).


Nicolas Heurteloup est un médecin militaire français (1750-1812). Chirurgien en chef de la Grande Armée, son travail lui vaut l'estime de l'Empereur qui le cite dans le bulletin qui fait suite à la bataille de Wagram. Il est nommé officier de la Légion d'honneur en 1809 puis baron en 1810.

Antre de Vulcain (R).


Vulcain, Vulcanus en latin, est le dieu romain du feu, de la forge, des volcans, des métaux et le patron des forgerons. Fils de Jupiter et de Junon, il est l'époux de Vénus. Il réside sous l'Étna où il forge les traits de foudre pour son père.

La forge de Vulcain par Diego Vélasquez (1599-1660), Musée du Prado.

Vallée de Juliette et Léonie (S).


Juliette et Léonie sont les prénoms des deux maîtresses de Victor Hugo.


Portrait de Léonie d'Aunet par François-Auguste Biard.

Léonie Thévenot d’Aunet (1820-1879), est une romancière, nouvelliste, dramaturge et exploratrice française. À l’automne 1843, elle rencontre Victor Hugo, peut-être dans le salon de Fortunée Hamelin. Commence alors une liaison de sept ans, qui ne s’interrompit qu’avec l’exil de l’écrivain après le coup d'État du 2 décembre 1851. Léonie inspire à Hugo de nombreuses poésies dont que l’on retrouve dans Les Contemplations.


Juliette Drouet, de son vrai nom Julienne Joséphine Gauvain (1806-1883) est une actrice française, passée à la postérité pour avoir été la maîtresse de Victor Hugo pendant près de 50 ans.

Monument Renaud.



Claude Renaud était un élève officier de l’École d’application d’artillerie de Fontainebleau, mort suite à une chute de cheval le 28 mai 1894.


Fin du sentier, retour Allée de Maintenon.


Gravure tirée du Guide d'Adolphe Joanne, 1867.