Le bouquet de Couder

Ce hêtre en bouquet vient d'être classé arbre remarquable de la forêt de Fontainebleau. Situé dans la réserve biologique intégrale de la Vallée de la Solle, cet arbre a néanmoins reçu un rond bleu le signalant ainsi au public. Il est visible à partir du sentier commençant au bivouac de l’hippodrome et qui fait le tour du champ de courses, approximativement ici.


Denecourt le mentionne dans la 17e édition de son guide, daté de 1868 : « Nous voici donc sur le chemin qui longe la base des rochers et la lisière du bois, L’ayant suivi quelques minutes, un assez beau chêne s’offrira à vos regards, à dix pas sur la gauche de la route, c’est le Montaubry. Tout aussitôt vous arrivez au pied du Charles Couderc, hêtre non moins beau, désigné par une étoile. En cet endroit, la route incline à gauche et se trouve plus délicieusement ombragée ». Cet arbre est toujours présent lors des différentes éditions du guide Denecourt-Colinet. Sur la carte du Touring Club de France, éditée en 1919, il porte la lettre P.


Louis-Charles-Auguste Couder (1789-1873) est un peintre d’histoire, élève de Jean-Baptiste Regnault et de Jacques Louis David. Né à Paris, ses parents le destinent à la carrière militaire, pour laquelle le dessin était une étude nécessaire, le jeune garçon prend goût pour cet art et il entre en 1806 à l’École des Beaux-Arts de Paris. De 1810 à 1814, il fait partie de l’atelier du célèbre peintre David dont il est l’un des derniers élèves. Il expose au Salon de 1814 avec un tableau intitulé : La Mort du général Moreau. La carrière de Couder démarre véritablement en 1817 avec son tableau Lévite d’Ephraïm, œuvre acquise par l’État, aujourd’hui au musée des Beaux-Arts d’Arras. Couder voyage à Munich où il découvre la technique de la fresque et retourne en France vers 1830. 

Louis-Charles-Auguste Couder vers 1870.

En 1839 on le préfère à Delacroix lors de l’élection à l'Académie des Beaux-Arts. Couder prend par la suite le parti de Delacroix qu’il soutien et lui donne son vote lorsque celui-ci est élu à l'Académie en 1857. Couder reçoit d’importantes commandes pour la Galerie d’Apollon du Louvre et pour le musée de l’Histoire de France, créé en 1837 par le roi Louis-Philippe. Pour ce musée, il peint une toile monumentale (451 x 847 cm), intitulée : Fête de la Fédération nationale au champ de Mars, le 14 juillet 1790. Lors de la restauration de la Galerie François Ier au château de Fontainebleau, en 1834, Couder fourni le dessin illustrant la Nymphe de Fontainebleau, au milieu de la galerie.

« Tanneguy du Châtel sauvant le Dauphin » 1827.
Musée des Beaux-Arts de Rennes.

« La Mort de Masaccio » 1817.
Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg.

« La mort du général Moreau » 1814. Musée des Beaux-Arts de Brest.

« Le Siège de Yorktown, en octobre 1781 » 1836.
Musée de l'Histoire de France, Versailles.

« Le Serment du Jeu de Paume, 20 juin 1789 » 1848.
Musée de l'Histoire de France, Versailles.

« La nymphe de Fontainebleau » 1834.
Château de Fontainebleau.

Charles Couder par Nadar.

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